Câblage structuré : Le câblage structuré pour les réseaux actuels et futurs
Le but du câblage structuré a toujours été le même : mettre en place une infrastructure de câblage qui vous permettra de brancher une variété d’appareils à un réseau à l’intérieur de votre édifice sans avoir recours à l’installation de nouveaux câbles ou connecteurs.
Ce qui a vraiment changé, c’est l’explosion de la gamme d’appareils nécessitant une connectivité aux réseaux Ethernet ou IP (Internet Protocol). Au lieu de se concentrer uniquement sur les ordinateurs individuels ou les postes téléphoniques, le concepteur/designer d’aujourd’hui doit également tenir compte du besoin potentiel en connectivité des points d’accès sans-fil, des appareils de sécurité (caméras de surveillance, serrures électroniques), des réseaux voix/vidéos (écrans d’affichage électroniques), des systèmes de gestion des immeubles ( capteurs d’éclairage, contrôles environnementaux ).
Les réseaux eux-mêmes évoluent pour répondre aux nouvelles réalités. Non seulement y retrouvons-nous des liens Ethernet de plus en plus rapides ( jusqu’à 100 Gb/s ) mais nous observons aussi des extensions optimisées pour les centres de données ( ponts entre centres de données), des réseaux voix/vidéos, de l’informatique verte ( liens Ethernet à haut rendement énergétique ) et de l’alimentation d’appareils à bas voltage (alimentation par lien Ethernet ).
Les réseaux de câblage, qu’ils utilisent des fils de cuivre ou la fibre optique, sont tous affectés par ces changements. Nous avions l’habitude de considérer la catégorie 6A de câblage de cuivre comme strictement utile pour les centres de données car peu d’autres utilisations nécessitaient une connectivité de 10 Gb/s de leurs postes individuels.
Il s’avère toutefois que le choix d’un câblage de catégorie 6A est tout à fait indiqué pour tout réseau exploitant l’alimentation par lien Ethernet, où leur utilisation permet de plus longs parcours de câble que ceux des catégories 6 ou 5e, en raison de leur moindre accroissement de température.
Pareillement, la fibre optique multimodale semblait le choix idéal pour les longs parcours de câble (jusqu’à 2 kilomètres) à l’intérieur ou entre les édifices. Les plus hauts débits de transmission Ethernet que l’on observe aujourd’hui (40 Gb/s et 100 Gb/s) réduisent cette portée à tout au plus 150 mètres si on utilise un câble multimodal de grade OM4 et 100 mètres avec un grade OM3.
Cela signifie que le câblage structuré, comme toute discipline axée sur la technologie, évolue pour s’adapter à ce 21ème siècle et son omniprésente numérisation. Au lieu d’avoir une norme de câblage structuré uniquement pour les édifices commerciaux, nous publions maintenant des normes pour cinq types de construction et une sixième est en voie d’être terminée. (Voir tableau à la fin). Même le concept du centre de données évolue : compris d’abord comme un immense édifice autonome abritant d’interminables rangées de baies de serveurs, nous admettons maintenant qu’il peut exister un centre de données dans chaque édifice (et même dans plusieurs domiciles ) desservant plusieurs utilisateurs, possédant ses besoins spécifiques en terme d’alimentation d’urgence, de sécurité d’accès, de contrôle environnemental, de commutateurs et de stockage.
Ce qui n’a toutefois pas changé demeure le rôle du câblage structuré : une ressource essentielle pour l’acheminement des données et de l’alimentation d’un appareil à l’autre. La dernière parole que veut entendre le propriétaire d’un édifice ou le gestionnaire d’un réseau c’est « qu’il faut remplacer tout le câblage existant ».
Un concepteur professionnel accompli en câblage structuré sera celui qui saura assurer une connectivité stable, viable à long terme pour un réseau existant, capable de s’adapter à de futurs réseaux et ce à l’intérieur de tout type d’édifice. Pour ce faire, il devra à tout prix maitriser les normes actuelles de l’industrie, à la fois pour sa propre gouverne et pour répondre à ceux qui lui demanderont : « Pourquoi l’avez-vous conçu de cette manière ? ».
Steve Kepekci, MBA, RCDD est un formateur indépendant et un rédacteur technique. On peut le rejoindre sur LinkedIn.