Conclusions de l’enquête de la CNESST – Décès du propriétaire d’Élagage V.I.P. à Longueuil : un contact avec un fil électrique de 14 400 volts est en cause

lme47_cnesst_125.jpg

lme47_cnesst_400.jpg21 novembre 2016

Le 28 avril 2016, Geoffray Ponton-Bernard, émondeur et propriétaire de l’entreprise Élagage V.I.P., a perdu la vie électrocuté dans un accident du travail survenu à Longueuil. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause le fait que l’employeur s’est exposé à un danger d’électrocution lors de l’opération de coupe d’une branche alors qu’il se trouvait à une distance d’environ 1,9 m d’une ligne électrique de 14 400 volts.

Au Québec, depuis 5 ans, 17 travailleurs ont perdu la vie des suites d’un contact avec le courant électrique.

La branche bascule et touche le fil de 14 400 volts

Le jour de l’accident, M. Ponton-Bernard s’affairait à abattre un arbre par démontage dans la cour d’une résidence privée. Chaussé de grimpettes, il est monté dans l’arbre pour procéder à la coupe d’une première branche à l’aide d’une scie à chaîne et de deux cordes, soit une corde de rétention, manipulée par un bénévole, et une corde de guidage, manipulée par un autre travailleur. Il a ensuite procédé à la coupe d’une deuxième branche avec seulement la corde de rétention manipulée par le bénévole, le travailleur effectuant alors le ramassage des branches. Au moment où M. Ponton-Bernard coupait une troisième branche, qui faisait plus de 5 mètres de longueur, celle-ci a basculé et est entrée en contact avec le fil électrique de moyenne tension de 14 400 volts. Étant alors en contact avec la branche en question, M. Ponton-Bernard a été électrocuté. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident, où ils ont constaté le décès de l’employeur.

Deux causes expliquent l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, la méthode de travail utilisée par l’employeur pour couper la branche était dangereuse, car elle n’a pas permis de contrôler la direction de chute de la branche. Cette dernière est tombée vers la ligne de moyenne tension et a provoqué l’électrocution de l’employeur.

D’autre part, l’employeur s’est exposé à un danger d’électrocution lors de l’opération de coupe d’une branche de plus de 5 m de longueur alors qu’il travaillait à une distance d’environ 1,9 m de la ligne électrique de moyenne tension.

La CNESST interdit la poursuite des travaux d’abattage

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit les travaux d’abattage de l’arbre dans la cour de la résidence privée ainsi que l’accès au lieu de l’accident. Le 19 mai 2016, la CNESST a autorisé l’accès au lieu de l’accident, ainsi que la reprise des travaux d’abattage de l’arbre par une entreprise accréditée par Hydro-Québec.

Comment éviter un tel accident

La CNESST rappelle que tout employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique des travailleurs ainsi que sa propre sécurité.  Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Dans le cas de travaux effectués à proximité des lignes électriques de moyenne tension, il est primordial de respecter la distance d’approche minimale prévue à la réglementation et aux normes en vigueur, soit trois mètres.

Pour en savoir plus sur la prévention des accidents liés aux travaux à proximité de fils électriques de moyenne tension, visitez http://www.csst.qc.ca/prevention/theme/electricite/Pages/electricite.aspx.

Suites de l’enquête

Dans le but de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport à la Société internationale d’arboriculture du Québec et à l’Association québécoise des arboriculteurs commerciaux afin qu’ils informent leurs membres des résultats de cette enquête.

De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements qui offrent le programme d’études en arboriculture-élagage.

Pour en savoir plus

Rapport d’enquête : www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004117.pdf

Related Articles


Monde en mouvement


Formation et événements