La transformation du secteur énergétique : élément clé de l’avenir d’un Canada à faible empreinte carbone
24 mars 2017
En vertu de l’engagement du Canada à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), il faudra améliorer notre façon de produire, de transporter et de consommer de l’énergie. Ces changements auront une incidence sur les divers secteurs de l’économie, les politiques gouvernementales et les décisions des ménages, selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada.
Le rapport intitulé Façonner l’économie canadienne sobre en carbone décrit comment pourrait se faire cette transition ainsi que les politiques et les pratiques qui guideront l’économie dans cette voie. Il met en relief les quatre piliers de la transformation en cours vers une économie canadienne à faible empreinte carbone : la consommation d’énergie, l’efficacité énergétique, la production d’énergie et la participation des entreprises aux occasions d’affaires offertes par une économie sobre en carbone.
« Malgré les nouvelles orientations prises par le président des États-Unis, Donald Trump, les Canadiens semblent de plus en plus prêts à accepter ou à solliciter une transition vers une économie sobre en carbone », affirme Glen Hodgson, associé principal au Conference Board du Canada. « Cette transition devrait se faire de façon régulière et progressive au fil du temps, en s’appuyant sur une stratégie comprenant un secteur de l’énergie solide ».
Faits saillants
- Le virage entamé dans la production d’énergie se poursuivra à mesure que le Canada évoluera vers un avenir à faible intensité de carbone.
- La transition vers une économie sobre en carbone nécessitera également des changements dans la consommation d’énergie et l’efficacité énergétique, ce qui offrira de nouveaux débouchés aux entreprises canadiennes.
- Les nouvelles infrastructures sobres en carbone pourraient comprendre notamment une décarbonisation accrue de la production d’électricité; des bornes et des systèmes de recharge électriques pour véhicules; et l’expansion et l’électrification du réseau de transport en commun et de transport ferroviaire.
Le virage vers une économie à faible teneur en carbone est déjà entamé. L’industrie canadienne des hydrocarbures s’efforce de réduire l’énergie utilisée dans sa production et deux raffineries se sont dotées de systèmes de piégeage du carbone dans le cadre de leurs activités. De plus, grâce aux développements actuellement en cours, le carbone piégé aura une contribution utile dans les processus industriels et commerciaux. Parmi les autres domaines pouvant faire l’objet de changements dans la production d’énergie, on peut mentionner le chauffage et le refroidissement géothermiques ou à distance, l’électricité renouvelable supplémentaire à faibles émissions de carbone et le renforcement potentiel de l’intégration du réseau électrique.
Mis à part la production d’énergie, le rapport rappelle que les consommateurs et les entreprises devront aussi modifier leur consommation d’énergie. Si le Canada veut réduire ses émissions de GES de façon continue, il devra changer la façon dont l’énergie est utilisée, ainsi que les technologies et les carburants sur lesquels les Canadiens comptent. Cela signifie qu’il faudra accroître l’utilisation de sources d’énergie moins énergivores pour le chauffage, les transports et les infrastructures. L’approvisionnement du Canada repose actuellement à plus de 80 % sur la production d’électricité renouvelable.
L’efficacité énergétique va de pair avec une consommation d’énergie à faible intensité de carbone. L’amélioration de l’efficacité énergétique pourrait donner un nouvel élan à l’activité économique de deux façons : grâce à une augmentation des investissements dans les secteurs privé et public et dans les activités de construction; et grâce à des économies d’énergie permanentes pour les entreprises, les gouvernements, les familles et les particuliers, énergie qui pourrait être recyclée dans d’autres activités.
Les entreprises canadiennes ont un rôle déterminant à jouer dans l’élaboration et l’adoption de pratiques exemplaires à faibles émissions de CO2 dans leurs modèles d’affaires. Les entreprises peuvent minimiser de façon proactive leurs émissions de GES dans le cadre de leurs propres activités commerciales et choisir principalement des fournisseurs et des acheteurs ayant des objectifs semblables. Elles pourraient aussi s’engager dans la chaîne de valeur des technologies propres pour concevoir des produits et services novateurs sobres en carbone.
Dans la foulée de ce rapport, le Conference Board tiendra un colloque sur la refonte des politiques énergétiques (Reshaping Energy), qui aura lieu à Ottawa les 11 et 12 avril 2017. Des experts en changements climatiques provenant du Canada et d’ailleurs donneront leurs points de vue sur la façon de gérer de façon proactive la transition du Canada vers une économie à faible intensité de carbone. Ils aborderont les questions entourant les répercussions économiques et sociales de la réduction des émissions de GES.
Le Centre pour une économie de croissance sobre en carbone est une nouvelle initiative du Conference Board qui vise à éclairer les discussions des secteurs public et privé au Canada portant sur la façon de façonner une économie à faible empreinte carbone.