L’établissement des coûts d’un chantier de travail pour un entrepreneur en électricité : un aperçu des tendances de l’établissement des coûts au Canada
May 14, 2018
Commandité par Schneider Electric
Pour dire les choses comme elles sont, si vous croyez que l’établissement des coûts pour un chantier de travail et la préparation des devis prennent beaucoup de votre temps, vous avez tout à fait raison! Évaluer correctement un travail et estimer le temps nécessaire pour le faire, les coûts des produits et diverses autres dépenses peut prendre plus de temps que ne l’aurait souhaité une petite entreprise. Votre temps doit être consacré à terminer des projets, ce qui peut devenir difficile si vous passez vos heures à faire l’analyse des coûts.
Nous en avons beaucoup appris à ce sujet dans l’édition du mois dernier de l’Electrician Forum lorsque Steve Beeby de Bee Electric a discuté de l’équilibre nécessaire pour être propriétaire et exploiter une entreprise en électricité. En fait, le jour où j’ai rencontré Steve, il s’était réservé toute la journée pour l’établissement des coûts des travaux, ce qu’il doit faire de temps à autre, a-t-il noté. Toutefois, il a aussi fait remarquer l’énorme progrès réalisé en termes de ressources disponibles et des différentes méthodes d’établissement des coûts utilisées par les entrepreneurs en électricité.
D’abord et avant tout, les journées passées à faire des équations mathématiques interminables pour calculer les coûts ont disparu. Maintenant divers logiciels d’estimations électriques sont disponibles sur le marché pour aider les entrepreneurs en électricité à évaluer les coûts pour un chantier de travail. Dépendant du logiciel, ces programmes peuvent être relativement simples ou complexes, mais une de leurs caractéristiques clés est qu’ils identifient les zones de coût qui sont parfois négligées lors de l’analyse des coûts.
Plusieurs coûts sont souvent négligés ou sont parfois considérés comme trop petits pour avoir une incidence sur vos résultats, mais si vous tenez compte de tous vos coûts annuels, ces petits frais peuvent s’additionner et devenir le facteur déterminant pour un résultat positif ou même une année exceptionnelle. Les ajouts tels que les coûts d’entretien des véhicules, la modernisation des équipements et les frais administratifs sont souvent laissés de côté ou tout simplement oubliés dans l’empressement d’arriver au devis final. Avoir un logiciel bien développé ou un bon modèle d’établissement des coûts peut vous aider. Mais comment votre analyse des coûts se compare-t-elle aux tendances en matière de coûts partout au Canada ?
Pour avoir un véritable aperçu de la façon dont les entrepreneurs en électricité développent leur analyse des coûts électriques, Industrie Canada, avec le soutien de Schneider Electric et de son portail partenaire, a mené une enquête auprès d’entrepreneurs en électricité partout au Canada afin de déterminer quels sont les facteurs essentiels à l’établissement des coûts des travaux et à l’identification des tendances en matière d’établissement des coûts.
Pour commencer, et pour avoir une idée des compétences des répondants par rapport à l’ensemble de l’industrie, parmi ceux qui ont répondu, 89 % ont démarré des entreprises d’entrepreneur en électricité qui opèrent depuis 10 ans, 5 % des répondants sont en affaires depuis 6 à 10 ans, 5 % depuis 1 à 5 ans et 1 % opère depuis moins d’un an.
Afin d’avoir un aperçu général avant d’approfondir davantage la question, nous avons demandé aux répondants de classer l’importance de plusieurs facteurs lorsqu’ils déterminent leurs tarifs de facturation.
Comme le montre le graphique 1, la principale préoccupation des entrepreneurs en électricité consiste à déterminer le délai estimé pour un travail. On ne s’étonne pas du nombre élevé de répondants qui ont indiqué que cet élément est un facteur clé, surtout lorsque l’on sait que l’établissement du temps nécessaire pour achever un travail est souvent la partie la plus difficile pour calculer correctement les coûts potentiels d’un travail.
Inévitablement, des problèmes imprévus surgiront tout au long du travail et ils peuvent rapidement détruire toute analyse des coûts du travail.
Fait intéressant, la moyenne des prix facturés dans le secteur est la deuxième plus grande préoccupation des entrepreneurs; 18 % des entreprises ont même indiqué que c’était leur principale préoccupation. Il s’agit d’un point extrêmement important qui est souvent négligé. Une compréhension solide de la moyenne des prix de l’industrie dans votre secteur d’opération fournit un point de référence lors de la détermination de votre approche générale en matière d’analyse des coûts. Les coûts typiques ont tendance à varier d’une région à une autre, mais une compréhension générale de l’industrie permet de développer une analyse des coûts qui garantit que vous conservez un avantage concurrentiel et que vos tarifs sont ni trop élevés ni trop bas. Le présent article répond précisément aux différents aspects de cette préoccupation.
D’abord, il est intéressant de noter que les facteurs restants ont tous reçu essentiellement une évaluation égale parmi les répondants, soit 15% pour les coûts des produits, 16% pour les bénéfices, 15% pour les salaires et 15% également pour les frais généraux.
Cela signifie que bien qu’il y ait un accent clair sur l’estimation du temps, un certain nombre de facteurs sont jugés plus importants pour les entrepreneurs en électricité, et la clé consiste à identifier quels facteurs servent mieux votre modèle d’affaires pour le développement durable tout en vous offrant un avantage concurrentiel auprès des clients.
Un autre facteur très important qui est souvent négligé ou considéré comme moins important est celui des ajouts ou des frais supplémentaires. Nous avons demandé à nos répondants s’ils facturaient des frais supplémentaires en sus du tarif horaire, s’ils facturaient des frais supplémentaires pour les voyages et comment ils évaluaient les coûts supplémentaires pour les appels en dehors des heures normales de travail. Chacun de ces facteurs aura un impact significatif dans l’établissement des coûts des services et des projets.
L’examen des frais en sus d’un tarif horaire a généré une réponse extrêmement pointue qui nous permet d’identifier clairement une norme répandue dans toute l’industrie. 82 % des répondants ont indiqué qu’ils ne facturaient pas des frais de service en sus des tarifs horaires. Nous avions anticipé que la majorité des réponses à cette question indiquerait aucun frais de service additionnel, mais pas à ce point. Cela indique donc que la tendance nationale claire est de ne pas prélever un coût standard supplémentaire au tarif horaire. La tendance nationale montre qu’un niveau de standardisation est présent dans les bases de l’établissement des coûts des travaux sur un chantier, du moins à certains égards, et est probablement le résultat d’une philosophie axée sur le service des entrepreneurs en électricité visant à offrir un prix compétitif.
L’examen des frais supplémentaires pour les voyages met en relief un type de réponse beaucoup plus large. La réponse la plus courante, indiquée par 37 % des répondants, était de facturer un tarif horaire standard pour les voyages. La deuxième réponse la plus fréquente, indiquée par 23 % des répondants, consistait à facturer des frais au kilométrage. Encore une fois, nous pouvons identifier ici une tendance nationale qui souligne l’importance des frais de déplacement pour l’établissement des coûts de projets et les modèles d’affaires des petits entrepreneurs en électricité. Lorsque combinés, les frais facturés à l’heure et au kilométrage correspondent à 60 % des réponses. L’importance des frais de déplacement pour l’établissement des coûts des travaux est une composante essentielle, notamment parce que les coûts d’achat des véhicules, les frais d’entretien et le prix du carburant continuent d’augmenter, sans compter que le temps passé dans un véhicule est improductif en termes de finalisation d’un projet.
Autre fait intéressant, le troisième taux de réponse le plus élevé, soit 17 % des répondants, représentait les entreprises qui n’imposaient pas de frais supplémentaires pour les déplacements. Mais revenons à la géographie. Si l’on considère les villes éloignées ou les entreprises qui ont une zone de service relativement petite, le besoin de facturer des frais supplémentaires peut être inexistant ou, s’il faut le faire, cela peut être dû aux concurrents locaux qui n’imposent pas de frais supplémentaires et qui forcent les entreprises à proximité d’offrir les mêmes avantages pour leurs clients.
Un autre 14 % des répondants ont indiqué avoir facturé un tarif forfaitaire, attribuable peut-être à une petite zone de service sans longues distances à parcourir et une tentative de recouvrer les frais d’entretien et de carburant sans exiger de frais supplémentaires.
Une conclusion clé à retenir de cette réponse est qu’il faut tenir compte de l’importance de votre zone de service et avoir une méthode d’établissement des coûts de déplacement qui correspond à votre modèle d’affaires, mais il ne fait aucun doute que cette considération est un facteur clé et devrait figurer dans votre analyse de coûts.
La préoccupation entourant les frais à facturer ou non pour le travail après les heures normales de travail a toujours été un point ambigu puisque la plupart des entreprises les facturent, mais il n’est pas rare de voir une entreprise annoncer qu’elle ne facture aucun frais supplémentaire pour les heures additionnelles. Cela contribue-t-il à une augmentation des appels qui contrebalancent l’absence de frais additionnels ? Encore une fois, des considérations géographiques peuvent être envisagées, mais lorsqu’on examine la tendance générale des entreprises, il est peu probable qu’il y ait suffisamment d’affaires générées par cette approche pour compenser l’absence de frais après les heures normales de travail. Les appels après les heures de travail peuvent avoir une importance considérable et les frais supplémentaires devraient constituer une partie importante de l’établissement des coûts pour le travail effectué durant les appels d’urgence.
Le graphique 4 indique que 35 % des entreprises augmentent les frais de 31 à 50 % pour les appels après les heures de travail. 21 % des entreprises facturent une augmentation de 50 %, un autre 21 % augmentent les frais de seulement 16 à 30 %, et 6 % seulement augmentent de 15 % ou moins. Notamment, seulement 17 % des répondants ont indiqué qu’ils ne facturaient pas de frais supplémentaires.
Un autre point intrigant est la majoration sur les produits. Ce concept est rarement discuté ouvertement, ce qui peut conduire à des variations importantes même dans des zones géographiques très délimitées.
Cependant, les prix des produits et les augmentations de prix sont un élément clé pour l’établissement des coûts d’un projet, tant en termes de devis qu’en termes de rentabilité du travail. Il est frappant que 68 % des répondants ont indiqué une augmentation des coûts sur les prix au détail entre 10 et 29 %. Ceci indique une tendance circonscrite pour les augmentations des prix de produits qui sont relativement standard à travers le pays.
Un autre 17 % ont indiqué une augmentation des coûts de produits de 30 à 39 %, et seulement 9 % ont indiqué une augmentation de 40 à 49 %. Il n’y a eu aucun cas d’augmentation des prix de produits de plus de 50 %, et 6 % seulement des répondants ont indiqué ne pas avoir augmenté les coûts des produits.
Encore une fois, la tendance standard relative de l’augmentation des prix de produits montre un certain degré de stabilité dans la marge des produits chez les entrepreneurs en électricité, probablement en raison de la nécessité de demeurer concurrentiel.
Enfin, nous avons demandé aux répondants d’indiquer comment les coûts des matériaux, de la main-d’œuvre et des frais généraux avaient été touchés par les tendances de l’industrie au cours des 12 derniers mois.
Les graphiques 6 et 7 montrent que de nombreuses entreprises ont choisi de ne pas changer leurs coûts pour le matériel et la main-d’œuvre au cours des 12 derniers mois. Cependant, si l’on considère les frais généraux, 34% des répondants ont indiqué des augmentations de plus de 10%, mais ils sont suivis de près par 28% des répondants qui ont choisi de maintenir les mêmes frais généraux. La hausse des frais généraux est à prévoir, car les coûts en général pour le carburant et l’équipement ont tendance à augmenter régulièrement et nécessitent des frais supplémentaires pour compenser ces coûts additionnels.
Il est intéressant de noter que 52 % des répondants ont indiqué que leurs coûts pour la main d’oeuvre n’avaient pas augmenté. Cela est d’autant plus intéressant si l’on considère la hausse des coûts de la main d’oeuvre, notamment avec la récente augmentation du salaire minimum en Ontario à 14 $ l’heure. Cependant, les entreprises qui expriment ces préoccupations se trouvent probablement parmi les 17 % des répondants qui ont augmenté de plus de 10 % et les 13 % des répondants qui ont augmenté de moins de 10 %.
Dans l’ensemble, quand les pourcentages d’augmentation chez les répondants sont accumulés, on dénote une tendance mesurable chez les entreprises soit de maintenir ou d’augmenter leurs frais. Comme nous l’avons vu plus haut, relativement peu d’entreprises ont réduit leurs coûts et elles peuvent être considérées comme une anomalie dans l’ensemble de l’industrie.
Les graphiques et les préoccupations ci-dessus offrent un aperçu sur certaines des principales préoccupations des entrepreneurs en électricité lors de l’établissement des coûts d’un travail sur un chantier et démontrent que bien qu’une certaine standardisation a tendance à se manifester, il existe encore des variations distinctes dans l’analyse des coûts dans tout le pays. Ce qui est donné ici est un aperçu des tendances et de la direction des questions dominantes chez les entrepreneurs en électricité dans l’établissement des coûts qui peut être juxtaposé à votre analyse actuelle comme un moyen de comparaison pour savoir comment vous vous inscrivez en comparaison des entreprises canadiennes semblables à la vôtre.