Incidence du déclin du secteur de la fabrication sur les marchés du travail locaux au Canada
René Morissette
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Résumé
La présente étude permet de quantifier l’incidence du déclin du secteur de la fabrication sur les salaires et les taux d’emploi des travailleurs canadiens sur leurs marchés du travail locaux. Les estimations, tirées des données du recensement de 2000 à 2015, indiquent que ce déclin de l’emploi dans le secteur de la fabrication a eu une incidence négative assez importante sur les salaires et les taux d’emploi à temps plein toute l’année des hommes, en particulier des hommes moins scolarisés. En revanche, relativement peu de groupes de femmes semblent avoir été touchés de façon négative par le déclin des emplois dans le secteur de la fabrication. Ces résultats donnent également à penser qu’au moins deux tiers du recul des taux d’emploi à temps plein toute l’année chez les hommes, observé de 2000 à 2015 dans des régions métropolitaines de recensement comme Montréal, Ottawa–Gatineau, Windsor, Oshawa, Toronto, Hamilton, St. Catharines–Niagara, Kitchener–Cambridge–Waterloo et Guelph, peuvent être attribués au déclin du secteur de la fabrication.
Sommaire
Du début des années 2000 à la moitié des années 2010, le nombre de personnes occupant un emploi dans le secteur de la fabrication a diminué d’environ un demi-million au Canada. Au cours de cette période, le pourcentage des hommes canadiens de 21 à 55 ans occupant principalement un emploi à temps plein pendant au moins 48 semaines dans une année donnée a diminué de 5 points de pourcentage, passant de 63,6 % en 2000 à 58,6 % en 2015. La présente étude permet d’explorer le lien entre ces deux tendances, c’est-à-dire savoir si le déclin de l’emploi dans le secteur de la fabrication a entraîné un recul des taux d’emploi et des salaires des hommes.
Il s’agit d’une question importante pour diverses raisons. Premièrement, le secteur de la fabrication était une source importante d’emplois pour les hommes moins scolarisés. La disparition d’emplois dans le secteur de la fabrication peut, de ce fait, contribuer à réduire les possibilités d’emploi pour ces travailleurs. Deuxièmement, de nombreux emplois du secteur de la fabrication offraient des salaires supérieurs à la moyenne. Comme ces emplois disparaissent, les options pour les personnes moins scolarisées de trouver un emploi dans un autre secteur d’activité diminuent à la fois pour les personnes qui occupaient auparavant ces emplois dans le secteur de la fabrication et pour les autres, ce qui réduit le pouvoir de négociation individuel de ces travailleurs au moment de négocier leur salaire. Troisièmement, du fait des liens entre intrants et extrants, le déclin du secteur de la fabrication peut contribuer à réduire la demande en main-d’œuvre dans d’autres industries, exerçant une pression à la baisse supplémentaire sur les salaires de certains travailleurs dans les marchés du travail locaux. Pour ces raisons, le recul du secteur de la fabrication pourrait contribuer à réduire les salaires et les taux d’emploi des personnes moins scolarisées.
Au moyen de données du recensement de 2000 à 2015, cette étude permet de conclure qu’en moyenne, un déclin de 5 points de pourcentage de la part de la population occupant un emploi dans le secteur de la fabrication dans une région métropolitaine de recensement (RMR) ou agglomération de recensement donnée a entraîné un recul de 4,5 points de pourcentage des taux d’emploi à temps plein toute l’année chez les hommes et une diminution d’au moins 6,9 % de leur salaire hebdomadaire réel. Les effets salariaux estimés sont plus importants pour les hommes moins scolarisés que pour les hommes titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur. En revanche, ces résultats indiquent que relativement peu de groupes de femmes semblent avoir été touchés de façon négative par le déclin des emplois dans le secteur de la fabrication.
Ces résultats donnent également à penser qu’au moins deux tiers du recul des taux d’emploi à temps plein toute l’année des hommes, observé de 2000 à 2015 dans des RMR comme Montréal, Ottawa–Gatineau, Windsor, Oshawa, Toronto, Hamilton, St. Catharines–Niagara, Kitchener–Cambridge–Waterloo et Guelph, peuvent être attribués au déclin du secteur de la fabrication.
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