Budget du Québec 2024-2025 : peu de mesures d’impact pour l’économie et la productivité
13-mars-2024
Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) exprime sa déception à l’égard du budget 2024-2025 du Québec.
Malheureusement, malgré les efforts et les recommandations répétées de MEQ pour stimuler la productivité et soutenir la main-d’œuvre, le budget comporte peu de mesures d’impact pour répondre à ces défis.
Une reprise économique incertaine
Le gouvernement mise sur une reprise économique en tablant notamment sur un fort regain des investissements privés non-résidentiels de 2,4% en 2024 et de 2,9% en 2025. La réalité sur le terrain est tout autre. Lors d’un récent sondage réalisé par MEQ l’automne dernier, 26% des entreprises qui vivent des conséquences directes liées à la hausse des taux d’intérêts déclarent reporter ou annuler leurs projets d’investissements.
Les gains de productivité, grands absents du budget
MEQ a préconisé plusieurs mesures visant à stimuler la productivité, notamment en rehaussant le taux du crédit d’impôt C3i et en bonifiant les crédits d’impôts à la recherche et développement. L’augmentation de la productivité est cruciale pour la compétitivité de notre économie et, aujourd’hui, MEQ ne peut que souligner le manque de mesures concrètes dans le contexte économique actuel.
Le gouvernement met en place des mesures intéressantes, notamment : la mise en place des laboratoires industriels au sein des zones d’innovation (125M$ sur 5 ans), la croissance du secteur aérospatial (74,5M$ sur 5 ans), la poursuite du secteur de l’aluminium (31M$ sur 5 ans) ainsi qu’un appui aux technologies émergentes (15M$ sur 5 ans). Cependant, compte tenu de leur ampleur limitée, ces investissements auront peu d’impacts sur la croissance économique.
« L’augmentation de la productivité est essentielle pour stimuler notre économie, mais nous constatons malheureusement un manque d’engagement de la part du gouvernement à cet égard dans le contexte économique actuel. »
Véronique Proulx,
présidente-directrice générale de MEQ
Immobilisme en matière de main d’œuvre
Le secteur manufacturier compte 18 000 postes vacants et cela impacte notamment les PME. Selon nos données, 67% des entreprises de moins de 250 employés ont dû refuser des contrats, réduire leurs soumissions ou accuser des pénalités de retard en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Dans ce contexte, les besoins en matière de formation de la main-d’œuvre sont croissants. En parallèle, il y a une diminution du nombre d’entreprises qui ont obtenu de l’aide au cours de la dernière année auprès du ministère de l’Emploi.
Afin de répondre à ces besoins, MEQ a insisté sur l’importance de soutenir la main-d’œuvre en mettant l’accent sur la formation des gestionnaires et en priorisant les projets visant à rehausser la productivité. Malheureusement, ces recommandations n’ont pas été prises en compte dans le budget.
« La formation de la main d’œuvre représente un défi de tous les jours pour nos entreprises manufacturières. Il faut arrêter de saupoudrer les dépenses et le gouvernement doit prioriser les projets de formation qui visent à rehausser la productivité. Le gouvernement souhaite que les entreprises prennent le virage technologique, mais sans littératie numérique, il n’y aura pas de transformation numérique »
Véronique Proulx,
présidente-directrice générale de MEQ
Un pas dans la bonne direction en matière d’immigration
Nous soulignons les efforts supplémentaires en matière d’immigration afin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise et au marché du travail. Les initiatives gouvernementales représentent 400 millions sur 5 ans sur cet enjeu.
MEQ demeurera attentif sur les impacts réels et concrets de ces mesures, surtout à l’aube des réformes actuelles et à venir au niveau de l’immigration économique, tant temporaire que permanente.
Citation
« Il s’agit d’un budget qui aura peu d’impact pour l’économie et la productivité de nos entreprises manufacturières. Il faut davantage de cohérence dans les choix budgétaires et les priorités gouvernementales. MEQ est déterminé à travailler avec le gouvernement pour promouvoir des politiques qui favorisent la croissance économique, la compétitivité et la prospérité à long terme du Québec. »
Véronique Proulx,
présidente-directrice générale de MEQ
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