Secteur éolien -Risques en santé et en sécurité au travail et stratégies de prévention
Malgré une très forte croissance de l’implantation d’éoliennes à travers le monde et notamment au Québec, les statistiques d’accidents de travail, même au niveau international, demeurent fragmentaires et illustrent mal la situation en matière de santé et de sécurité au travail dans ce secteur. Cette étudevisait à mieux comprendre lesrisques et les pratiques en santé et en sécurité du travail, alors que des centaines d’éoliennes de grande puissance s’ajoutent chaque année au Québec. Il s’agissait donc d’effectuer un état des lieux de l’industrie éolienne.
La démarche utilisée dans cette étudeutilise plusieurs voies, autres que la seule analyse statistique, pour identifier, décrire et analyser les risques d’accident dans ce secteur, mais aussi les pratiques de prévention et la conformité de ces pratiques à cellesque la CSST recommande.
Il s’agit, à notre connaissance, de la première étude quiétablit un portrait de la santé et de la sécurité au travail pour le personnel qui travaille dans ou en lienavec cette industrie.
Les résultats de l’étude portent, en premier lieu, sur la recension des accidents de travailsurvenus dans cette industriedepuis le début des années 2000. À cet égard, il convient de signaler, au-delàdes risques associés auxaspects mécaniques des éoliennes, la présence de risques cardiaques ainsi qued’accidents dusauxrisquesélectriquesliésaux circuits de puissance ou aux circuits de commande. Ce sont deux résultats assez logiques puisque la caractéristique de ces travaux est de s’effectuer en hauteur, et que d’autre part, une éolienne étant une centrale électrique, c’est bien au niveau de l’électricité que se concentre une grande partie des risques.
Lesprogrammes de prévention, qui ont pu être recensés,sont disparates et se présentent sous desformes multiples, souvent simplement empruntées aux fabricants d’éoliennes, dont aucun n’est québécois. Il n’existe pas non plus d’exemple clair et instructif de pratique,à cet égard, ailleurs dans le monde. Il faudra donc plutôt s’orienter vers la mise en place par les entreprises opérant au Québec, de plans de prévention adaptés et conformes à la législation québécoise et aux exigences de la CSST.L’analyse de la réalité du travailsur le terrain a conduit les chercheurs à plusieurs périodes d’observation des techniciens pendant leur travail d’exploitation et d’entretien des éoliennes, mais aussi des entreprises de construction et sous-traitants pendant la phase de construction d’unparc éolien.
Ces observations ont permis de compléter le recueil des données et de caractériser les risqueset les procédures de travail.
Lecadenassage, au sens où on l’entend au Québec pour les machines,n’est pas applicable comme tel dans le secteur éolien. La recherche a permis d’établir un premier cadre où pourraient s’appliquer des mesures renforcées, plus claires pour les travailleurs, mais aussi adaptées au contexte très particulier des éoliennes, véritables centrales électriques situées en hauteur.
Enfin,le travail en milieu isolé et dans des conditions hivernales, quiest caractéristiquedu travail exécutédansl’industrieéolienneau Québec, pose des défis qui ne peuvent être abordés que d’une façon adaptée à la réalité d’ici. La problématique de l’assistance et de l’évacuation rapide de travailleurs blessés, loin de tout support en sauvetage, est prédominante. La recherche a permisd’identifier certainsenjeuxcomme le temps de réponse des ambulances et l’évacuation héliportée, et de jeter les bases de stratégies potentielles d’amélioration.
Pour obtenir une copie du rapport : http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-820.pdf