Nathalie Pilon – une visionnaire tranquille à l’énergie débordante

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CEW-12-Nathalie-Pilon-400.jpgLine Goyette

10 août 2017

Depuis son arrivée à la tête d’ABB Canada, les excellentes nouvelles semblent affluer autour de Nathalie Pilon. Collaboration d’affaires avec Nova bus (une division de Volvo Buses) pour le premier chargeur rapide automatisé pour autobus électrique d’ABB en Amérique du Nord, investissement de 90 millions $ pour le nouveau campus de l’entreprise dans le Technoparc de Saint-Laurent qui abritera le Centre d’excellence nord-américain en mobilité électrique. Cette importante annonce a été faite au cœur de Davos par le ministre Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique.

L’ouverture officielle du nouveau campus à la fin du mois de mai a eu lieu en présence d’Ulrich Spiesshofer, président du Groupe ABB, de Bill Morneau, ministre des Finances du Canada et de nombreux clients et autres représentants du milieu des affaires et politique. Elle est présente sur toute les tribunes, participe à des conférences sur le leadership et s’impose comme experte dans le domaine de l’innovation et de l’énergie.

Nathalie Pilon, c’est aussi une leader d’influence aux talents multiples orientée vers la communauté qui l’entoure. Énergie débordante, totalement dédiée à l’industrie manufacturière canadienne et ardente avocate de l’électrification des transports et des énergies renouvelables. On s’était donné rendez-vous après notre première rencontre alors qu’elle occupait le poste de présidente de Thomas & Betts. Nous voulions faire un bilan après un peu plus d’une année à la direction d’ABB Canada. Cette deuxième rencontre a eu lieu au cœur d’ABB Customer World 2017 en mars dernier à Houston.

D’emblée Nathalie Pilon parlera des 160 solutions présentées sur le plancher du Customer World et me dira « Je t’avais dit il y a dix-huit mois que j’avais parfois pensé qu’une formation en ingénierie ou plus technique aurait pu m’aider, mais en regardant autour de moi aujourd’hui, je réalise que les compétences que j’ai développées au cours de mes années de gestion m’ont aidée à apprivoiser les différentes technologies et à les aborder sans apriori. À l’aube de la révolution industrielle 4.0, il est important de trouver des solutions technologiques, novatrices pour les entreprises et l’économie canadienne. Il faut être à l’écoute des besoins, et cette formation, je l’ai.» J’ajouterais qu’elle a aussi la passion pour cette révolution industrielle qui est à nos portes.

Convergence de la révolution énergétique et industrielle, vitesse et pertinence

« Il y a une révolution électrique au bout de nos doigts, l’humain est de plus en plus près des processus. Le numérique s’est établi très rapidement dans nos vies notamment par le téléphone intelligent et nous permet de nous rapprocher des individus. La convergence de l’automatisation, d’internet et des données dans la gestion électrique a eu pour effet d’accélérer l’ensemble de ces processus et nous assistons aujourd’hui à la convergence de la révolution énergétique et industrielle. Il ne fait aucun doute que nous sommes à la croisée des technologies, c’est le résultat de la mondialisation et de la numérisation. Il sera intéressant de voir comment notre industrie va se transformer. Nous serons à la fois producteurs et consommateurs d’électricité. les possibilités pour notre industrie et l’économie canadienne sont incroyables. Nous devons décider quelle direction on veut prendre tant dans le stockage que la génération de l’énergie et la gestion des coûts. »

Je lui demande dans ce contexte quels sont les défis de l’économie canadienne et plus spécifiquement ceux de notre industrie?

 « Il faut maintenant intégrer ces changements à la gestion énergétique et au développement durable. Le stockage de l’énergie sera le facteur déterminant (game changer) dans cette convergence et le Canada doit participer à ces changements.  Ces changements je les vois venir depuis cinq ans et quand nous sommes dans une chaîne critique comme l’énergie, il faut s’adapter rapidement à l’environnement dans lequel on veut travailler et proposer des solutions. Nous évoluons dans un nouveau écosystème économique avec des influenceurs importants comme Cisco, Microsoft et Google. Nous devons participer aux projets plus tôt dans leur phase de développement et proposer des solutions à une plus grande échelle et non plus penser à intégrer des produits, mais des solutions complètes. Nous avons de nouveaux outils pour le faire et il faut les utiliser. Devant cette révolution technologique mon rôle est de prioriser. Il est essentiel de bien analyser l’abondance de données disponibles pour offrir aux clients les meilleures solutions. Les grands axes de développement sont l’électrification des transports et les énergies renouvelables. L’automatisation dans ce contexte va apporter de la valeur à l’industrie manufacturière et une plus grande compétitivité.  Nos gouvernements veulent prendre part à ces développements et je veux être à la table pour en discuter et influencer les prises de décision pour assurer une qualité de vie dans notre communauté, une société où nous offrirons des emplois de qualité à la nouvelle main d’œuvre que nous sommes en mesure d’attirer et de retenir. »

Au sujet du nouveau campus qui a ouvert ses portes en mai dernier

 « C’est beaucoup plus qu’un déménagement, c’est un changement au niveau de la gestion, la façon dont nous allons maintenant travailler ensemble dans un espace collaboratif. Ce campus a été construit pour attirer et retenir la nouvelle génération.  Je peux me promener parmi les groupes de travail et y retrouver la fluidité et la collaboration que l’on recherche au niveau des solutions systèmes. On a ainsi un plus grand pouvoir d’influencer et notre impact est plus important. »

En guise de conclusion … pour l’instant

« J’ai une formation en finances et je vois très bien le nouveau modèle d’affaires qu’on peut mettre en place avec l’électrification des transports et le développement des énergies renouvelables. Je me suis également rendue compte au cours des cinq dernières années qu’il fallait que j’accepte que comme femme j’avais un rôle à jouer, que je devais prendre la parole et être présente là où on peut avoir de la visibilité et un impact pour que les jeunes femmes y croient et faire comprendre à la communauté d’affaires que nous avons peut-être un style différent, mais que nous avons une place. Je crois qu’être une leader veut dire être la personne qui amplifie et qui donne la chance aux gens de croire en eux, aux femmes comme aux hommes. »

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