Le Code canadien de l’électricité modifié par la nouvelle technologie
Par Owen Hurst
Nous vivons à une époque où la technologie change presque quotidiennement et peu de gens sont aussi touchés affectés par ces changements que ceux qui travaillent dans l’industrie de l’électricité. Dans le nouveau Code canadien de l’électricité, publié en janvier, les professionnels verront que nombre des modifications et améliorations sont le résultat des progrès et des nouveautés technologiques.
Il y a actuellement beaucoup trop d’avancées technologiques à prendre en compte, mais si nous examinons les 15 principaux changements identifiés par le Groupe CSA, les percées dans l’alimentation électrique par Ethernet (PoE) et la hausse rapide du besoin en bornes de recharge pour véhicules électriques se démarquent.
La PoE en soi n’est pas nouvelle, mais ses progrès en termes d’utilisation continuent de présenter de nouvelles perspectives d’expansion. La PoE permet d’acheminer le courant électrique au moyen de câbles réseau et s’est révélée très fructueuse pour l’emploi des téléphones VoIP, des caméras IP, ainsi que pour les fonctionnalités sans fils et autres applications similaires. Tout cela a entraîné des économies de temps et d’argent, de la souplesse, de la sécurité, de la fiabilité et de l’évolutivité.
« Le groupe de travail IEEE 802.3 a lancé son premier projet de PoE en 1999: IEEE 802.3af, sous le titre Clause 33. Data Terminal Equipment (DTE) Power via Media Dependent Interface (MDI). Cette norme a finalement été ratifiée en 2003. Elle définissait l’équipement de source d’alimentation (PSE) qui fournit le courant et les périphériques alimentés (PD) qui recevaient le courant. »[1] Plusieurs révisions y ont été apportées depuis. Il y a eu une demande croissante en POE, aussi bien pour la modernisation des systèmes existants que pour l’implantation de nouveaux systèmes de contrôle. Tout cela a conduit à une hausse du niveau de courant transporté dans les câbles.
L’IEEE a récemment apporté des révisions aux normes des câbles de télécommunication qui sont utilisés aujourd’hui pour les applications à courant plus élevé, comme l’éclairage des pièces. Ce changement a entraîné des modifications touchant la PoE dans l’édition 2018 du CCÉ. Dans la version de 2015 du Code, on ne trouvait pas d’exigences particulières en la matière, alors que dans l’édition de 2018 on trouve la nouvelle sous-section 16-300 qui traite de la POE. « Par le biais de ces câbles, des niveaux de puissance approchant 100 W sont possibles, de même que des communications simultanées entre les périphériques et les systèmes. “[2] Par suite de cette hausse et par le fait que la PoE continuera vraisemblablement à augmenter le niveau de puissance qu’elle peut transporter et, par conséquent, ses diverses applications, le Groupe CSA a abordé, dans la nouvelle sous-section, les préoccupations actuelles et futures touchant la PoE.
La seconde technologie en progression rapide est celle des véhicules électriques. Nombre de programmes incitatifs et de raisons environnementales encouragent l’emploi d’un véhicule électrique. Cet effort accru entraîne un besoin de réglementation destiné à assurer que le chargement de ves véhicules se fera de façon sûre et réglementée. Un récent rapport de recherche de ON World estime que « 30 millions de véhicules électriques à batterie seront en usage dans le monde d’ici 2025 et . . . que l’écosystème du matériel d’alimentation électrique pour véhicules électriques (EVSE) représentera un marché global de2.6 milliards de dollars américains d’ici les cinq prochaines années. » Des sondages ont également montré que la disponibilité des postes de recharge est une préoccupation majeure pour les conducteurs éventuels de véhicules électriques et que nous devons donc examiner attentivement les diverses méthodes de recharge et les inquiétudes relatives à la surconsommation énergétique.[3]
La recharge d’un véhicule électrique n’est pas identique pour tous. Une borne de recharge domestique ou en entreprise (recharge de niveau 1) fonctionne à 110 V et prend habituellement 8 à 20 heures pour complètement charger un véhicule. Une borne de recharge de niveau 2 fonctionne à 240 V et les bornes de niveau 3, bornes rapides de recharge de courant continu, utilisent 480 V et peuvent charger un véhicule électrique en moins d’une heure.[4]
Si nous considérons la capacité de charge nécessaire, le matériel d’alimentation électrique pour véhicules électriques (EVSE) peut facilement repousser ou dépasser la capacité de service, surtout s’il se trouve dans un lieu doté de multiples bornes de recharge comme un ensemble d’appartements ou de condominiums ou encore un immeuble de bureaux. La réponse simple est d’accroître les capacités de service. Une autre option consiste à utiliser des systèmes de gestion d’énergie pour véhicules électriques qui surveillent la consommation énergétique de l’EVSE parallèlement aux autres charges du bâtiment et contrôles de l’EVSE, de sorte que la charge totale ne dépasse pas les capacités de service. Résultat : les facteurs de demande du CCÉ 2018 sont désormais reconnus là où sont utilisés des systèmes de gestion de l’énergie.
Même si un pas dans la bonne direction a été fait à mesure que s’accroît le nombre de véhicules électriques en usage , nous pouvons nous attendre à d’autres avancées dans la capacité de recharge de ces véhicules, et nous continuerons certes de voir des changements réglementaires aptes à satisfaire la croissance rapide ce secteur en expansion.
[1] Craig Chabot, Power over Ethernet: Past, Present, and Future. Août, 2017. http://www.machinedesign.com/industrial-automation/power-over-ethernet-past-present-and-future
[4] http://www.mto.gov.on.ca/english/vehicles/electric/charging-electric-vehicle.shtml