Embaucher des étudiants n’est pas un acte de bienfaisance
Mark Chapeskie
15 novembre 2018
Contrairement à ce qui semble être une croyance populaire, l’embauche d’étudiants dans les entreprises d’aujourd’hui n’est pas un acte de bienfaisance. C’est un avantage mutuel pour les étudiants et pour les organisations pour lesquelles ils travaillent. Au Canada, nous connaissons actuellement le plus faible nombre de chômeurs depuis avant la récession de 2008/9 à 5,9 %. Dans le secteur des technologies de l’information et des communications, le chômage est inférieur à 3 %. Cela signifie que de plus en plus d’organisations sont en concurrence pour le même talent.
Les entreprises intelligentes ont non seulement commencé à recruter directement des universités et des collèges en développant des relations avec leurs bureaux de services de carrière et les bureaux de Coop, certains sont allés jusqu’à collaborer avec ces institutions d’enseignement supérieur pour développer des programmes éducatifs de base qui répondent spécifiquement à leurs besoins. Shopify a récemment annoncé un partenariat avec l’Université York sur un programme de diplôme en informatique. Certes, ce sont des exceptions pour les plus grandes entreprises, la construction d’une pépinière de talents pour l’avenir n’a pas à être si compliquée.
Les étudiants d’aujourd’hui sont les constructeurs d’entreprise, les solutionneurs de problèmes, les gestionnaires et les prospects techniques de demain. En fait, de nombreuses organisations ont capitalisé sur l’embauche d’étudiants pour résoudre les problèmes auxquels aucun employé actuel n’a le temps. RBC a par exemple embauché des groupes d’étudiants dans leur programme Amplify qui a effectivement conduit à de nouveaux développements de propriété intellectuelle aboutissant à de multiples brevets.
Les étudiants qui sont embauchés sur les programmes de stages sont statistiquement aussi plus susceptibles de revenir et de travailler pour la société ou l’organisation où ils ont effectué leur stage. Pour un premier placement dans une entreprise il y a une chance de 44 % qu’ils viendront y travailler à plein temps après la graduation. Après un deuxième stage, il y a une chance de 90 % qu’ils reviennent à temps plein! Ils sont également statistiquement plus susceptibles de demeurer en tant qu’employés à temps plein pour les cinq premières années d’emploi (taux de rétention de 54 % contre 36 %), ce qui fait que l’investissement dans les stages s’avère un excellent choix financièrement.
Certains diront que l’embauche d’étudiants est un investissement de temps énorme qui ne s’avère pas rentable avec des stages de quatre à six mois. Je répondrais qu’il est important d’avoir une vue sur la situation globale. Comme nous l’avons mentionné plus haut, les étudiants ont tendance à retourner dans les entreprises avec lesquelles ils ont fait un stage. Pour les stagiaires de retour pour un second stage, 90 % se font offrir un emploi à temps plein avec leur organisation et 90 % acceptent cette offre. En outre, ils ont tendance à rester beaucoup plus longtemps au sein d’une organisation que ceux qui n’ont pas été stagiaires avant de prendre un rôle à temps plein.
Le système universitaire et collégial du Canada est en train de devenir techniquement compétent, des diplômés de calibre mondial prêts à affronter les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont formés. Les compétences professionnelles peuvent être apprises. Les entreprises qui investissent maintenant du temps peuvent former leur main-d’œuvre future alors qu’elles sont encore étudiantes et avant de devenir des employées à temps plein ou même à temps partiel. C’est également une occasion d’essayer une personne sans engagement contractuel à temps plein.
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Je suis fier de travailler pour un organisme qui collabore avec l’industrie et le milieu universitaire dans le secteur de l’électricité au Canada à travers un programme qui vise à offrir plus de stages et de placements aux étudiants à l’échelle nationale. Pour de plus amples informations: www.electricityhr.ca/Empowering-futures
Mark Chapeskie est directeur de projets à Electricity Human Resources Canada.
Sources
NACE Survey results re: job offers 2015: http://www.naceweb.org/talent-acquisition/internships/intern-to-full-time-hire-conversion-returning-vs-nonreturning-interns/
NACE Survey results re: retention 2017: https://www.naceweb.org/talent-acquisition/internships/retention-rates-for-former-interns-co-ops-decreasing/
ICT Labour Force unemployment statistics: http://itac.ca/wp-content/uploads/2014/09/The-Issue-The-Importance-of-Canadas-Domestic-and-Global-ICT-Labour-Force.pdf
Canadian Unemployment statistics: https://tradingeconomics.com/canada/unemployment-rate
See RBC Amplify Program: https://jobs.rbc.com/ca/en/amplify
See Shopify Computer Science Program partnership with York University: http://news.yorku.ca/2018/09/24/shopify-york-university-partner-to-offer-innovative-computer-science-degree-program/
“Generation Jobless”, CBC DocZone: https://www.cbc.ca/doczone/episodes/generation-jobless