Guide sur le Code canadien de l’électricité, 1ère partie —
Par William (Bill) Burr
6 novembre 2019
Le Code canadien de l’électricité est un document exhaustif. Il peut parfois sembler ardu d’y trouver rapidement l’information dont vous avez besoin. Cette série d’articles se veut un guide destiné à aider les utilisateurs à se retrouver dans ce document crucial et n’a pas pour but de remplacer les notes de l’appendice B ni les explications concernant les exigences individuelles présentées dans le Guide explicatif du CCÉ**, mais devrait vous aider à naviguer dans le Code. La 24e édition du CCÉ, Première partie (C22.1-18)* est maintenant disponible auprès du Groupe CSA.
Cet article porte sur l’Appendice J18, Partie B. qu’il est permis d’utiliser, au besoin, pour les ajouts, les modifications, les rénovations ou l’exploitation et la maintenance des installations existantes utilisant système de répartition en classes et en divisions. Les règles de cet appendice sont normatives (obligatoires) où elles sont utilisées et elles modifient ou complètent d’autres exigences du Code. Des renseignements supplémentaires de nature informative (non-obligatoire) sont présentés dans l’Annexe JB qui, du fait de sa longueur, sera traitée en plusieurs parties. Ceci est la partie B. La partie A a paru dans l’édition du 12 février de l’EIN.
L’Appendice J18 est divisé en quatre parties — Généralités, Emplacements de classe I, Emplacements de classe II et Emplacements de classe III. Nous poursuivons cette partie cette semaine avec les emplacements de la classe 2. La première partie a été publiée le 8 octobre 2019.
Emplacements de classe I, division 2 :
Les règles J18-150 à J18-160 s’appliquent aux installations dans les emplacements de classe I, division 2.
***La règle J18-150 exige que l’appareillage installé dans un emplacement de classe I, division 2 soit conforme au tableau 18 et identifié en conséquence et permet
• les transformateurs, les condensateurs, les solénoïdes et autres enroulements qui ne comportent pas de contacts par glissement ou rupture, de dispositifs résistifs produisant de la chaleur et de composants susceptibles de produire des arcs ou des étincelles;
• les conduits et les câbles décrits dans la règle J18-152 (1);
• les boîtiers non antidéflagrants ou non ignifuges abritant :
◦ les connexions non productrices d’arcs et les dispositifs de connexions comme les joints, les bornes et borniers, des interrupteurs, des contrôleurs et des disjoncteurs conformes aux exigences ci-dessus;
◦ des interrupteurs d’isolement non protégés par des fusibles qui sont couplés à leurs dispositifs connexes de rupture de courant, de façon à ne pas pouvoir être ouverts sous charge; ou
◦ pas plus de dix jeux de fusibles sous boîtiers approuvés; dix disjoncteurs, qui ne sont pas utilisés comme interrupteurs pour le fonctionnement normal des lampes; ou
• pour la protection des moteurs, des appareils et des luminaires; ou
◦ un fusible bouchon ou à cartouche standard installé dans un boîtier antidéflagrant ou ignifuge; ou
◦ un fusible installé dans un boîtier non antidéflagrant ou non ignifuge si son élément fonctionnel est immergé dans de l’huile ou un autre liquide convenable, ou se trouve dans un espace scellé hermétiquement; ou
◦ un fusible installé dans un boîtier non antidéflagrant ou non ignifuge, si le fusible est de type limiteur de courant, non indicateur, à remplissage ; ou de type indicateur, à remplissage, limiteur de courant, construit de manière que l’indication de fusible sauté ne pénètre pas dans le corps du fusible ; et
◦ les moteurs, les génératrices et autres machines électriques rotatives de type ouvert ou non antidéflagrant sauf tel que permis ci-dessus; ou comportant des dispositifs pouvant produire des arcs, des étincelles ou de la chaleur à condition que ces dispositifs soient conformes à la règle J18-100.
Les machines mentionnées peuvent contenir des radiateurs anticondensation convenant aux emplacements non dangereux, dans les conditions suivantes
• ils ne comportent pas de composants produisant des arcs ou des étincelles;
• ils ne comportent pas de limiteurs de température;
• ils sont conformes à la règle J18-054 en conditions normales de fonctionnement; et
• ils portent un marquage sur une plaque signalétique distincte sur la machine indiquant la température maximale du radiateur en degrés Celsius, ou un code de température indiquant la température de surface maximale.
La règle J18-152 expose les grandes lignes des méthodes de câblage pour les installations dans les emplacements de classe I, division 2, et exige que :
• les méthodes de câblage soient :
◦ des conduits métalliques rigides filetés;
◦ des câbles approuvés pour les emplacements dangereux;
◦ des câbles de type TC installés dans des chemins de câble, conformément à la règle 12-2202;
◦ des câbles armés sous enveloppe non métallique, tels que TECK90, ACWU90 sous gaine en cuivre ou RA90 sous gaine en aluminium;
◦ des câbles de commande et de mesurage munis d’une armure métallique articulée et d’une enveloppe continue dans les circuits de commande (de type ACIC);
◦ des câbles de type CIC (câble de commande et d’instrumentation non armé) posés dans des chemins de câbles conformément aux exigences de la règle 12-2202 (2), la tension nominale du câble est d’au moins 300 V, la tension du circuit est d’au plus 150 V le courant du circuit est d’au plus 5 A;
◦ du conduit RTRC de type XW, si les boîtes, les garnitures et les joints sont approuvés spécifiquement pour cet usage et portent le suffixe «-XW» ; et s’il est installé dans des établissements industriels inaccessibles au public et où il est entretenu uniquement par du personnel qualifié;
◦ des circuits de câblage intrinsèquement sûrs et non incendiaires installées conformément à la règle J18-064;
◦ des conduits métalliques flexibles et des raccords étanches marqués pour usage intensif;
• des boîtes, garnitures et joints antidéflagrants ou ignifuges filetés en vue du raccordement à des conduits ou à des bagues de câble;
• des joints filetés qui doivent être antidéflagrants ou ignifuges, qui peuvent être coniques ou droits; les filetages coniques doivent avoir au moins cinq filets complets en prise, mais pas de filetages à diamètre constant; ou des filetages droits dans des atmosphères des groupes IIA et IIB ayant au moins cinq filets complets en prise; et des filetages droits dans des atmosphères du groupe IIC, ayant au moins huit filets complets en prise;
• si la forme de filetage de l’appareillage diffère de celle du réseau de câblage, on doit utiliser des adaptateurs approuvés, conformément à la règle J18-150 ;
• les câbles doivent être installés et fixés de façon à empêcher tout effort de traction sur les bagues de câble;
• il n’est pas nécessaire que les boîtes, les garnitures et les joints soient antidéflagrants ou ignifugés, sous réserve des exigences de cette section;
• les bagues de câble doivent être compatibles avec le degré de protection contre l’infiltration et contre le risque d’explosion assuré par le boîtier dans lequel pénètre le câble, si la classification de l’emplacement ou les conditions ambiantes exigent un tel degré de protection.
La règle J18-154 précise les exigences de scellement dans les emplacements de classe I, division 2 locations et stipule que :
• des joints de conduits soient fournis dans un réseau de conduits si ::
◦ les conduits pénètrent dans un boîtier qui doit être antidéflagrant ou ignifugé, et le joint doit être aussi près que possible du boîtier ou, selon le marquage figurant sur le boîtier mais à moins de 450 mm de celui-ci ;
◦ les conduits sortent d’un emplacement de classe I, division 2; il ne doit y avoir aucune boîte, aucun accouplement ni aucune garniture entre le joint de scellement et le point où le conduit quitte l’emplacement; toutefois, il n’est pas nécessaire de sceller un conduit rigide continu qui traverse entièrement un emplacement de classe I, division 2, ne comportant aucune garniture à moins de 300 mm de chaque limite, à condition que les extrémités du conduit continu se trouvent dans des aires non dangereuses; ou
◦ les conduits sortent d’un emplacement de classe I, division 2 à l’extérieur, et il est permis que le joint soit effectué à plus de 300 mm de la limite de l’emplacement de classe I, division 2 à condition qu’il se trouve sur le conduit avant de pénétrer dans un boîtier ou un bâtiment;.
• seuls des raccords, accouplements, réducteurs et coudes de grosseur non supérieure à la grosseur nominale du conduit sont permis entre une garniture de scellement et un boîtier antidéflagrant ou ignifuge.
• Il doit y avoir des joints de câble dans un réseau de câbles au point d’entrée des câbles dans un boîtier devant être antidéflagrant ou ignifuge, ou au point d’entrée des câbles dans un boîtier ne devant pas obligatoirement être antidéflagrant ni ignifuge et l’autre extrémité du câble aboutit dans un emplacement non dangereux présentant une pression atmosphérique négative supérieure à 0,2 kPa.
• Si un conduit pénètre dans un boîtier qui doit être antidéflagrant ou ignifuge, chaque partie du conduit entre le scellement et le boîtier antidéflagrant doit être conforme à la règle J18-106
• Il est permis que des longueurs de câble sous gaine continue, métallique ou non métallique, traversent un emplacement de classe I, division 2, sans être munies d’un scellement.
• Les câbles dont la gaine, métallique ou non métallique, n’est pas continue doivent être scellés aux limites d’un emplacement de division 2.
• Si des scellements sont exigés, la règle J18-108 (4) s’applique.
La règle J18-156 stipule que
• Les luminaires doivent être protégés contre l’endommagement physique par leur position ou des protecteurs appropriés.
• Les luminaires suspendus doivent être soutenus par un bout de conduit rigide fileté ou d’une autre manière approuvée par le fabricant.
• pour des tiges de plus de 300 mm, retenus efficacement et de façon permanente contre le déplacement latéral à un niveau ne dépassant pas 300 mm au-dessus du bout inférieur de la tige ou être munis d’une articulation sous forme de garniture ou de connecteur flexible approuvé pour cet usage. Cette garniture ou ce connecteur doit être posé à au plus 300 mm du point d’attache à la boîte ou à la garniture de support.
• Les lampes portatives doivent être conformes à la règle J18-118 (1) et (2)
La règle J18-158 stipule que l’installation de l’appareillage utilitaire, fixe ou portatif, commandé électriquement doit être conforme à la règle J18-100.
La règle J18-160 régit l’utilisation des cordons souples dans les emplacements de classe I, division 2 et stipule que :
• Il est permis d’utiliser des cordons souples pour le raccordement entre des luminaires fixes, des lampes portatives ou autre appareillage utilitaire portatif et la partie fixe des circuits d’alimentation, et ces cordons doivent être de type hyper-résistant, contenir un conducteur de continuité des masses, et être munis de connecteurs approuvés pour la classe et le groupe au point d’entrée du cordon flexible dans une boîte, une garniture ou un boîtier de type antidéflagrant;
• Il est également permis d’utiliser un cordon souple pour la portion du circuit où des méthodes de câblage fixe ne permettent pas le déplacement nécessaire de l’appareillage utilitaire commandé électriquement, fixe et portatif à condition qu’il soit conforme aux exigences du paragraphe précédent et protégé de l’endommagement en raison de son emplacement ou au moyen d’un protecteur approprié.
Le prochain article portera sur la Partie C de l’Appendice J18, Emplacements de classe II
* * La source de cette série d’articles est le Code canadien de l’électricité, Première partie, publié par la CSA.
** Le Guide explicatif du CCÉ est également publié par la CSA.
William (Bill) Burr est l’ancien Président du Conseil consultatif canadien sur la sécurité électrique (CCCSE), l’ancien Directeur du Electrical et Elevator Safety for the Province of BC, l’ancien Directeur de l’élaboration des normes en matière d’électricité et de gaz et l’ancien Directeur de l’Évaluation de la conformité au groupe CSA. Il est possible de joindre monsieur Burr à Burr et Associates Consulting billburr@gmail.com.