Peu importe la définition, le mentorat est essentiel

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lme39_f_2_sones_400.jpgKeith Sones

À ce moment, j’étais convaincu que mon premier élan officiel au baseball serait mon dernier.

C’était au début des années 1970 et le baseball faisait fureur dans ma petite ville. Avec une population de 11 000 habitants et dix équipes de Petite ligue associées à un système alimenté par un club-école très dynamique, vous n’étiez personne si vous ne jouiez pas. Âgé de moins de dix ans, je me voyais au sommet du monticule, observant les signaux de balle du receveur avant d’entrer dans ma motion signature, prenant mon élan et mystifiant le frappeur avec une balle rapide record. Mais commençons par le commencement. Je devais me trouver une équipe pour jouer.

Accéder à un club-école était assez simple. Lors des essais en début de saison, vous vous présentiez simplement le premier jour et on vous trouvait une équipe. Les entraîneurs bénévoles évaluaient ensuite vos compétences, ou vos lacunes, et déterminaient quelle était la meilleure position pour vous dans l’équipe. Joueur de champ extérieur, premier but, arrêt-court, receveur, lanceur et joueur de banc principal étaient toutes des positions à prendre. Sur le terrain à la fin du printemps, les bâtons de baseball oscillaient et les balles tournoyaient dans les airs, ce qui suscitait beaucoup d’enthousiasme puisque nous voulions tous impressionner. Gardant à l’esprit que nous étions une bande d’enfants indisciplinés par opposition à des professionnels au style impeccable, les bruits de l’été étaient ponctués de cris de joie, de ricanements, de « hé, par ici, lance-la-moi! » et d’un cri perçant de douleur lorsqu’une balle dure entrait en contact violent avec autre chose qu’un bâton de baseball ou un gant.

La poussière retomba (littéralement) avec un coup de sifflet strident de la part de l’entraîneur principal. « Tout le monde à l’intérieur! » a-t-il crié, et nous avons quitté le terrain, l’entourant juste à côté de l’endroit où se serait trouvé l’abri des joueurs au troisième but si cela avait été un vrai terrain de baseball. Un par un, nous avons tous été nommés. « Léo, premier but ». « Todd, champ centre ». Et ainsi de suite. Le groupe s’est rapidement divisé en deux : ceux qui avaient été nommés et ceux d’entre nous qui attendaient de l’être. Et aussi vite que cela a commencé, les prononcés ont pris fin, et deux d’entre nous sont demeurés dans le groupe maintenant très réduit des « non nommés ».

Alors que les autres enfants retournaient sur le terrain pour réclamer leurs parcelles individuelles de terre et d’herbe, l’autre garçon et moi avons attendu. Bien que nous ayons subi, pendant ce qui nous a semblé une éternité, les regards pitoyables de nos amis qui avaient été assez chanceux et suffisamment habiles pour se voir remettre les tous nouveaux t-shirts de l’équipe, l’entraîneur s’est approché de nous et nous a dit tout doucement que bien que l’équipe était déjà complète , nous pouvions tout de même jouer au baseball. Il nous a offert de parler à l’entraîneur de tee-ball pour qu’il nous fasse jouer.

Le tee-ball. Si vous aviez une machine à voyager dans le temps et que vous remontiez en 1972, puis trouviez un dictionnaire analogique et recherchiez ce mot, je suis certain que les synonymes auraient été calamité, mortifié, catastrophe, humiliation et échec. C’était, dans l’esprit de mes camarades et moi-même, le sanctuaire de ceux qui n’étaient tout simplement pas assez doués pour jouer au vrai baseball, des tout-petits qui sortaient tout juste des couches, des rats de bibliothèque dont les parents insistaient pour que leurs enfants fassent de l’exercice et la progéniture des gens participant au programme de protection des témoins puisque personne ne porterait jamais attention aux enfants qui jouent au tee-ball. La société a progressé depuis et le sport est maintenant considéré comme un moyen légitime d’entraîner des joueurs de baseball en herbe, ce qui n’était pas vraiment le cas il y a 50 ans. M’associant à chacun des descripteurs ci-dessus, j’ai essuyé mes larmes et j’ai alors décidé que ma carrière au baseball était terminée et j’ai commencé à songer à l’endroit où je pouvais déménager, car je devais évidemment quitter la ville honteux.

Interrompant mes pensées, l’entraîneur, que je n’avais jamais rencontré jusqu’à ce jour, a dit quelque chose qui m’a surpris. Dans ma rêverie, je n’avais pas réalisé qu’il se tenait toujours à côté de moi et j’ai donc été brutalement ramené à la réalité quand il a calmement dit : « Je te verrai donc au tee-ball mardi ». Maintenant j’étais complètement confus. Pourquoi diable cet homme, qui à mes yeux était un demi-dieu pour sa capacité à définir le destin des joueurs de baseball en herbe, a-t-il décidé de s’intéresser au tee-ball? Il serait probablement déguisé pour ne pas que les autres dirigeants du baseball le fuient, mais à ce moment-là, j’ai décidé de me présenter le mardi. Malgré le fait que j’étais jeune et que je ne pouvais certainement pas définir ce sentiment, il avait illustré le début de quelque chose que je porterais encore aujourd’hui.

Mardi. Compte tenu de l’âge de la plupart des enfants, ce qui m’a fait me sentir comme Mathusalem, le processus d’apprentissage du tee-ball s’est bien déroulé. Nous avons été placés en ligne et avons attendu notre tour pour s’élancer sur une balle de baseball perchée sur une courte tige en caoutchouc montée sur une base ronde métallique qui formait le « T » (inversé) du sport. La plupart des enfants étaient maladroits et certains avaient du mal à lever le bâton de baseball, mais chacun mettait le bâton en contact avec la balle avec plus ou moins d’enthousiasme.

Lorsque mon tour est arrivé, j’ai remarqué quelque chose derrière le filet qui m’a donné un peu de vigueur. L’entraîneur de l’équipe-école était appuyé contre le treillis métallique, les doigts enlacés et l’air plutôt intense. Encouragé, j’ai fermement enroulé mes mains autour du manche du bâton de baseball, pris une position pour frapper et décrit un arc dans les airs avec le bâton.

Tandis que je pivotais avec ce qui était probablement une excellente suite des choses, j’ai décrit un cercle complet et, horrifié, j’ai réalisé que la balle était restée nichée sur le poteau en caoutchouc. J’avais raté mon coup. Veuillez maintenant relire la première phrase de cet article. 

L’entraîneur de tee-ball, qui avait vraisemblablement accepté le poste parce qu’il avait un enfant ou deux sur le terrain, m’a demandé à plusieurs reprises de réessayer. J’ai repris la position, cette fois embarrassé et fâché des récents événements. En canalisant mon Hulk intérieur, j’ai armé le bâton de baseball aussi loin en arrière que possible et me suis élancé comme un boulet sortant d’un canon. Ne regardant même pas la balle en attente, j’ai établi un contact solide et j’ai propulsé la balle en dehors du T, distançant les résultats de mes coéquipiers d’un facteur de trois ou quatre. « Wow », je me suis dit, « ça fait du bien ». L’entraîneur, qui n’avait probablement pas vraiment porté attention, m’a demandé d’en frapper une autre, ce que j’ai fait. Cette fois, j’avais beaucoup plus de contrôle, mais les résultats sont demeurés similaires. Même si je savais que je me trouvais toujours dans le purgatoire du tee-ball, j’étais rayonnant.

La séance s’est terminée et lorsque j’ai contourné le filet pour me rendre chez moi, l’entraîneur de l’équipe-école m’a arrêté et m’a dit : « Keith, tu as vraiment bien réussi et je pense que tu feras un bon joueur. Nous avons un match vendredi, pourquoi ne viens-tu pas et nous pourrions te trouver une place dans l’équipe. »

Donc, cette prochaine partie est importante. C’est arrivé il y a de nombreuses années et je ne me souviens même pas du nom de l’entraîneur. Cependant, je me souviens encore comment il m’a fait me sentir, et pas seulement avec ses paroles. Je savais instinctivement qu’il s’en souciait. À ce jour, je ne sais pas honnêtement pourquoi il est venu à cette séance d’entraînement, pourquoi il est resté et pourquoi il m’a demandé de revenir au sein de l’équipe-école. J’étais un petit garçon dans une petite ville. Peut-être pensait-il que mon style un peu gauche serait un avantage pour son équipe. Peut-être vivait-il à proximité. Mais je ne crois pas que c’était ça. J’espère, pour une raison quelconque, qu’il a cru en moi et voulait que je réussisse, même quand je ne pensais pas pouvoir le faire. Il ne l’a fait que pour moi, et cette reconnaissance était incroyablement stimulante.

Je suis allé au match suivant et, comme prévu, j’avais un meilleur bras qu’au bâton. J’ai joué au champ ce jour-là, c’est peut-être parce que je pouvais lancer une balle du champ extérieur au marbre, mais au cours des matchs suivants, je suis devenu lanceur et à la mi-saison j’ai été transféré à la petite ligue majeure, les Knights of Columbus Yankees. Lors d’une soirée chaude et sèche tard en saison, j’ai lancé un match sans point ni coup sûr et j’ai été récompensé par un dîner d’équipe à la grilladerie locale. Aucun regard de pitié ce soir-là, juste de la camaraderie et du bonheur.

Cet entraîneur et son offre se sont mieux définis dans mon esprit au fil des ans. Il m’a permis de croire non seulement en mes capacités, mais surtout en moi-même. Au cours des dernières décennies, d’autres personnes m’ont offert conseils et soutien, mais je suis très heureux d’avoir vécu ma première expérience très jeune. Croire en soi est essentiel. Cela m’a très souvent servi. Je me souviens comme jeune diplômé fraîchement entré dans le domaine de la sécurité des services publics, qu’un ingénieur m’avait prévenu que si je ne retournais pas aux études en génie, je demeurerais toujours au premier échelon. Des années plus tard, après avoir été accepté comme gestionnaire de la sécurité, j’ai réfléchi à cette discussion et me suis rendu compte à quel point il aurait été facile de suivre ses conseils, ce qui m’aurait empêché de croire en moi.

Le mentor se définit par quelqu’un qui aide et conseille une personne sur une période donnée, en particulier pour le travail. Bien que je sois d’accord pour dire que c’est souvent le cas, j’ai le sentiment qu’il ne faut pas toujours s’en tenir à cette définition. Oui, pour être un bon mentor, il faut donner de sages conseils acquis avec l’expérience. Pas de doute. Mais vous devez aussi vous soucier du mentoré et voir quelque chose qu’il pourrait ne pas voir lui-même. Mon meilleur mentor est de loin mon épouse Rosanne, parce qu’elle se soucie de moi, qu’elle croit en moi et qu’elle m’aide à voir au-delà de mes propres opinions qui sont souvent mal éclairées.

L’année dernière, deux collègues m’ont demandé de devenir mentor et je le prends très au sérieux. C’est un honneur pour moi et c’est plus que simplement offrir des conseils d’affaires. Ils peuvent bien prendre des décisions concernant leur avenir en fonction de quelque chose que je leur ai dit, alors les discussions doivent être basées sur une compréhension plus profonde d’eux, en tant que personnes, pas simplement pour leur proposer un cheminement de carrière.

« Avant qu’ils ne se soucient de ce que vous savez, ils veulent savoir à quel point vous vous souciez d’eux », est un dicton qui parle des jeunes athlètes et est criant de vérité, puisque la plupart n’arrive pas à l’exprimer, mais le ressente. La même chose est vraie dans les affaires et dans la vie. Nous sommes tous dans le même bateau. Alors, au fur et à mesure que vos connaissances et votre vision évoluent au cours de votre vie, partagez-les avec les autres de la meilleure manière possible pour eux. Vous n’avez pas besoin d’une maîtrise ou d’un compte bancaire de milliardaire pour être un mentor. Qu’il s’agisse d’un arrangement officiel ou d’encourager constamment un enfant au visage poussiéreux, vous ferez une grande différence dans sa vie. Peut-être plus que ce que vous pouvez l’imaginer.

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