La construction résidentielle a continué d’être le principal facteur de l’activité souterraine en 2018
2 novembre 2020
Le produit intérieur brut (PIB) estimé aux prix du marché pour l’activité économique souterraine au Canada a atteint 61,2 milliards de dollars en 2018, ce qui représente 2,7 % du PIB total.
En 2018, l’économie souterraine a diminué de 0,8 % en termes réels d’une année à l’autre, après avoir enregistré une croissance de 1,9 % d’une année à l’autre en 2017.
L’économie souterraine est définie comme un ensemble d’activités économiques de marché, légales ou illégales, qui échappent aux mesures en raison de leur nature cachée, illégale ou non officielle. Pour les besoins de l’étude, certaines activités illégales, comme celles liées aux drogues (à l’exception du cannabis) et à la prostitution, ont été exclues.
Il convient de souligner que la production et la consommation non autorisées de cannabis ont été exclues des études antérieures. Toutefois, après la légalisation de la consommation de cannabis à des fins récréatives, le 17 octobre 2018, les biens et services associés au cannabis autorisé et non autorisé ont été intégrés dans le Système canadien des comptes macroéconomiques.
Afin de tenir compte de ce changement, la production et la consommation non autorisées de cannabis ont été ajoutées à ces estimations, rétroactivement jusqu’en 2014. L’inclusion du cannabis non autorisé a donné lieu à une hausse de 0,2 point de pourcentage de la proportion que représente l’économie souterraine dans le PIB en 2018.
De 2014 à 2018, la proportion de l’économie souterraine dans le PIB a oscillé entre 2,7 % et 2,9 %. Dans l’étude précédente, cette proportion (dont étaient exclues la production et la consommation non autorisées de cannabis) a oscillé entre 2,2 % et 2,7 % de 1992 à 2013.
Même si les données sur l’économie souterraine publiées aujourd’hui sont antérieures à la pandémie de COVID-19, elles fournissent un repère important pour mesurer l’effet global de la pandémie sur l’économie canadienne.
La construction résidentielle continue d’être le principal facteur de l’activité souterraine
En 2018, quatre industries ont été à l’origine de plus de la moitié de l’activité économique souterraine : la construction résidentielle (26,2 %), le commerce de détail (12,3 %), la finance, les assurances, les services immobiliers, les services de location et de location à bail et les sociétés de portefeuille (10,3 %), ainsi que les services d’hébergement et de restauration (9,1 %). Ces industries sont celles qui ont contribué le plus à l’activité économique souterraine au Canada depuis que cette étude a été menée pour la première fois en 1992.
Les salaires et les pourboires non déclarés représentent la part la plus importante des revenus non déclarés
Des 61,2 milliards de dollars de revenus non déclarés en 2018, la plus grande part était le fait d’employés (42,4 %), sous forme de rémunération des salariés. Les salaires non comptabilisés dans les listes de paie et les pourboires non déclarés se sont chiffrés à 26,0 milliards de dollars, soit l’équivalent de 2,3 % de la rémunération officielle des employés. La partie restante des revenus non déclarés était le fait de propriétaires d’entreprises non constituées en société (28,6 %) et de propriétaires d’entreprises constituées en société (26,1 %).
Les boissons alcoolisées, le tabac et le cannabis pour fins non médicales représentent la catégorie la plus importante des dépenses des ménages associées à l’économie souterraine
En 2018, l’activité économique souterraine associée aux dépenses de consommation finale des ménages a totalisé 40,4 milliards de dollars, ce qui représente 66,0 % de l’économie souterraine. Parmi les dépenses de consommation finale des ménages associées à l’économie souterraine, 29,2 % étaient liées à des achats de boissons alcoolisées, de tabac et de cannabis par les ménages, 20,6 % ont été consacrées aux services de restauration et d’hébergement, et 17,2 % ont servi au logement, à l’eau, à l’électricité, au gaz et à d’autres combustibles. Les achats de boissons alcoolisées, de tabac et de cannabis par les ménages dans l’économie souterraine ont été à l’origine de 25,1 % des dépenses officielles des ménages dans l’ensemble de l’économie. Les services de restauration et d’hébergement ont représenté 9,3 %.
Économie souterraine selon la province et le territoire
La valeur totale de l’activité économique souterraine en 2018 a été la plus élevée dans les quatre économies les plus importantes : l’Ontario (22,8 milliards de dollars), le Québec (14,2 milliards de dollars), la Colombie-Britannique (10,8 milliards de dollars) et l’Alberta (6,2 milliards de dollars). Ces quatre économies ont été à l’origine de 88,4 % de l’économie souterraine totale, alors que le PIB total de ces quatre provinces a représenté 87,1 % de l’économie totale.
En proportion du PIB de l’économie totale en 2018, l’activité économique souterraine a été la plus importante en Colombie-Britannique (3,7 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (3,3 %), tandis que l’activité la moins importante a été enregistrée au Nunavut (0,5 %). La taille relative de l’économie souterraine dans une province ou un territoire rend souvent compte de la structure économique différente de cette province ou de ce territoire. Les industries qui se prêtent davantage à l’activité souterraine, comme la production agricole, la construction résidentielle ainsi que les services d’hébergement et de restauration, ont une présence économique plus importante dans les provinces et les territoires où l’on enregistre une proportion plus élevée de l’activité économique souterraine.
La présente étude part du principe qu’il n’y a aucune activité économique souterraine dans le secteur des administrations publiques, lequel représente une part importante des économies du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest