L’éolien c’est plus que de l’énergie!
C’est le thème du 8e colloque et 4e Gala québécois de l’industrie éolienne qui aura lieu à Gaspé (Québec) au mois de juin. On pourrait ajouter que ce colloque a lieu au cœur même de nos préjugés. Contrairement à de nombreux pays européens où la production d’électricité par l’énergie éolienne représente une partie importante de l’offre énergétique, ici, malgré des avancées technologiques, techniques et commerciales importantes, c’est une technologie qui semble encore être associée à une alternative … pas tout à fait sérieuse et servant de levier économique aux régions éloignées. Au Canada, on a souvent l’impression que l’industrie éolienne n’est pas encore vue comme une ressource énergétique susceptible de concurrencer les autres sources.
Photo Credit: Jean-Baptiste Gellé/TechnoCentre éolien
Pourtant, l’Association canadienne de l’énergie éolienne (CanWEA) a rappelé récemment que le rapport 2013 sur l’électricité en Ontario de la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE), montrait que la production d’énergie éolienne a bel et bien doublé dans la province au cours des quatre dernières années, et qu’elle est en voie d’atteindre une masse critique dans l’approvisionnement énergétique de l’Ontario.
Dans son rapport publié le 8 janvier, la SIERE confirme que de 2009 à 2013, la production annuelle d’énergie éolienne en Ontario est passée de 2,3 à 5,2 TWh. C’est donc dire qu’en 2013, selon les données de la SIERE et du ministère de l’Énergie de l’Ontario, les parcs éoliens ont produit suffisamment d’énergie pour alimenter près de 550 000 foyers ontariens moyens.
D’après Robert Hornung, président de CanWEA, la SIERE estime que l’apport de l’énergie éolienne au portefeuille énergétique de la province sera de plus en plus important au cours des prochaines années grâce aux nouvelles initiatives qui s’annoncent. M. Hornung ajoute que les gouvernements de partout au Canada et des pays économiquement développés reconnaissent à quel point il peut être avantageux sur les plans économique et environnemental d’accroître la place de l’énergie éolienne dans leur portefeuille énergétique.
Frédéric Côté est le directeur général du TechnoCentre éolien, un centre de recherche et de transfert technologique qui aide les entreprises à adapter leur technologie au climat nordique, à développer de nouveaux produits pour l’industrie éolienne et à intégrer la chaîne d’approvisionnement québécoise. Le centre est propriétaire et exploitant du Site nordique expérimental en éolien CORUS (SNEEC) qui comprend deux éoliennes REpower d’une puissance de 2,05 MW, un microréseau de couplage éolien-diesel-autres sources, une tour de mesure de vent de 126 mètres et un LIDAR.
Pour Frédéric Côté, l’éolien s’inscrit dans une approche de portefeuille énergétique, dans une logique de diversification. Aux débuts des années 2000, il y a eu une volonté politique de favoriser les énergies vertes et l’éolien s’y est inscrit tout naturellement, puisque selon le directeur du TechnoCentre, l’éolien est un produit complémentaire à l’hydro-électricité, il y a une corrélation saisonnière et il contribue à la stabilité des réseaux électriques.
Les enjeux actuels de la filière éolienne en sont de maturité et elle doit faire connaître ses atouts pour l’avenir énergétique. Pour Frédéric Côté, il est important de faire comprendre que l’énergie éolienne est une énergie mature avec des atouts pertinents pour l’avenir énergétique. Selon le directeur du TechnoCentre éolien, il faut maintenant intégrer l’éolien à l’offre énergétique et développer nos connaissances sur la prévisibilité des vents et des givres, sur la question des réseaux isolés, comme les minières ou les îles, et apprendre à jumeler l’éolien avec d’autres sources, dont le diesel. Pour Frédéric Côté, la filière éolienne doit faire connaître ses atouts pour l’avenir énergétique. Au Canada, les trois provinces qui mènent dans la production de l’électricité par l’énergie éolienne sont le Québec, l’Alberta et l’Ontario. La réduction des coûts de production se poursuit et on continue de développer des éoliennes fiables avec des coûts de production d’électricité de plus en plus bas. La CanWEA est persuadée que l’énergie éolienne pourra répondre à 20 pour cent des besoins en électricité du Canada d’ici 2025.
Reconnaissance de l’excellence
Le 8e Colloque de l’industrie éolienne québécoise qui aura lieu du 9 au 11 juin à Gaspé en Gaspésie viendra souligner la contribution des développeurs et des chercheurs. « Le Québec a la chaîne manufacturière la plus étendue au Canada dans le secteur de l’éolien. Une importante gamme de composantes est produite dans la province » précise Frédéric Côté. Le gala qui aura lieu pendant le colloque veut souligner les entreprises et reconnaître les individus qui participent au développement de la filière éolienne. Présenté par EDF Énergies Nouvelles, le gala désire reconnaître l’excellence d’organisations et d’individus s’étant particulièrement démarqués dans l’industrie au cours des deux dernières années. Les organisations ont jusqu’au 11 avril prochain pour soumettre une ou des candidatures pour ce gala. Le cahier de mise en candidature sera disponible sous peu dans la section dédiée au gala sur le site Internet du colloque (www.eolien.qc.ca/colloque2014).
NOTE : Le TechnoCentre éolien a été nommé représentant du Canada au sein du groupe de travail de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur l’énergie éolienne en climat froid (Task 19). http://arcticwind.vtt.fi/ et participant au Task 32, un groupe de travail portant sur la détection à distance par LIDAR. http://www.forwind.de/IEAAnnex32/