Les bâtiments canadiens plus sécuritaires que jamais !

4 avril 2016

Jeff Beare

Au Canada, même s’il passe souvent inaperçu, l’éclairage de secours continue d’accroître la sécurité du public dans nos bâtiments. Le Code national du bâtiment du Canada a toujours été la référence nationale lorsqu’il s’agit d’assurer la protection des occupants et l’accès à un moyen d’évacuation sûr et fiable dans les bâtiments canadiens. Depuis l’introduction de la signalisation des issues à DEL au début des années 90, le développement de produits dans ce secteur a été relativement statique jusqu’à présent. L’éclairage de secours a connu un développement majeur au cours de la dernière décennie et des changements importants ont été apportés à l’édition 2010 du CNB, avec l’introduction du pictogramme « l’homme qui court » et de la technologie de la photoluminescence. De plus, la technologie des puces DEL a grandement amélioré la performance et la durée de vie des unités autonomes et satellites, et les récents changements proposés à la norme CSA 141-15 resserrent les caractéristiques de performance de plusieurs produits offerts à l’industrie électrique de l’éclairage de secours.

Examinons quelques-uns des changements récemment proposés :

1) Changements au CNB

En 2010, le CNB publiait une nouvelle norme pour l’éclairage de secours, spécifiquement liée à la signalisation des issues, les indicateurs consistant désormais d’un pictogramme vert et d’un symbole graphique blanc ou légèrement teinté, conforme aux spécifications de la norme ISO 3864 et aux dimensions indiquées dans ISO 7010.    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les signalisations d’issue dont l’éclairage n’est pas assuré par un circuit électrique, le CNB 2010 comporte des dispositions sur l’usage du pictogramme de l’homme qui court et mentionne l’utilisation de la photoluminescence de même que la méthode à utiliser pour les tests et les applications de ces enseignes. La photoluminescence consiste en métaux de terres rares dotés de la propriété unique d’émettre un rayonnement visible dans le noir, lorsque la lumière ambiante utilisée pour exciter l’enseigne s’éteint. La signalisation photoluminescente doit être conforme à la norme ULC572 et procurer la visibilité nécessaire sur 50, 75 ou 100 pieds, devenant ainsi un substitut écologique pour les enseignes alimentées par l’électricité. De plus, la photoluminescence n’exige aucun câblage électrique, ce qui élimine toute dépense directe en électricité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les changements apportés au CNB ont été graduellement implantés par les provinces et territoires du Canada, le Québec étant la dernière province à adopter cette nouvelle norme, entrée en vigueur en juin 2015, avec une période de transition de 18 mois.  

2) L’utilisation de la technologie des puces DEL dans les unités satellites et autonomes

Les unités autonomes (à batterie) et les phares satellites constituent l’équipement de secours le plus couramment employé dans les bâtiments partout au Canada.  

Autonome:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Satellites:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Leur fonctionnement est très simple. Lorsqu’une unité d’éclairage de secours détecte une panne de courant (défaillance du CA), les contacts normalement ouverts du relais de la carte imprimée se ferment, permettent à l’alimentation en CC (de la batterie) de circuler à travers ceux-ci et vers les unités satellites et les enseignes afin de fournir l’éclairage durant la période prescrite dans le Code national du bâtiment.

Dans ce système, la technologie de lampe la plus utilisée pour ce genre d’applications a été l’incandescence ou l’halogène, les puissances variant de 8 watts au quartz, jusqu’à 70 watts au quartz. La source lumineuse la plus couramment utilisée a été la lampe à culot poussoir de 9 watts. Toutefois, d’autres lampes d’une puissance plus élevée de type MR16 à halogène sont aussi utilisées lorsque des espacements plus grands, des plafonds plus hauts ou des niveaux d’éclairement supérieurs l’exigent. 

Avec l’introduction des technologies des puces DEL, nous avons assisté à un changement radical dans le type de sources lumineuses nécessaire pour atteindre les critères de performance ci-dessus. Par exemple, les lampes au tungstène de 9 watts procurent entre 80 et 110 lumens, une durée de vie de 100 heures en moyenne et un espacement de 15 à 25 pieds comme règle générale. Grâce aux unités satellites avec DEL de 3 watts, nous voyons une durée de vie jusqu’à 100 000 heures, des performances jusqu’à 377 lumens et des espacements de 44 à 77 pieds. Et l’utilisation des lampes DEL a de plus prolongé l’autonomie des unités à batterie, d’une heure à plus de 4 heures.

Exemple comparant l’espacement avec lampes au tungstène de 9 W et lampes DEL de 3 W

Lorsque le code du bâtiment exige en moyenne 1 pied-bougie et un minimum de 0,1 pied-bougie au sol le long du chemin d’évacuation dans un corridor de 150 pi x 9 pi x 9 pi avec porte de sortie à l’extrémité, un chemin d’évacuation de 150 pi x 6 pi et une hauteur de montage des unités à 8 pi.

Lampe à incandescence à culot poussoir standard 9 W PAR18-12V09W. Quantité : 15 Moyenne : 1.00

 

 

 

 

 

 

 

 

Lampe DEL 3 W : DEL PAR18-6V3W, quantité : 2, moyenne : 1.00

 

 

 

 

 

 

 

 

Les avantages de l’éclairage à DEL sont évidents :

  • Flux lumineux supérieur, permet un espacement accru et réduit le nombre d’unités satellites à installer. Dans l’exemple, on passe de 15 satellites doubles de 9 W à 2 satellites doubles de 3 W
  • Durée de vie plus longue, par conséquent un système plus sûr, plus fiable
  • Durée d’exécution plus longue, donc plus de temps pour l’évacuation du public
  • Économies pour le propriétaire du bâtiment : batteries plus petites et moins de câbles en cuivre à acheminer entre les satellites

3) Changements à la norme CSA 141-15

CSA a récemment proposé des changements à la norme actuelle qui vise l’éclairage de secours, soit la norme CSA C22. 141.

Parmi les changements proposés, on doit porter une attention particulière aux fonctions autodiagnostic et autotest. 

L’autotest est un moyen par lequel un système d’éclairage de secours teste automatiquement ses propres circuits afin de se conformer au Code national de prévention des incendies du Canada 2010. Il y est stipulé que l’éclairage de secours doit être testé pendant une minute une fois par mois et qu’une décharge complète de 30 minutes doit être achevée une fois par année et répétée 24 heures par la suite. Ceci est justifié par le fait que toutes les batteries doivent être soumises régulièrement à un cycle de décharge et recharge. Sinon, tout comme une batterie dans une automobile, il est probable qu’elles ne fonctionneront pas.

La décharge de 30 minutes est pour simuler une situation d’urgence, comme l’exige la réglementation du CNPI.

  • La CSA stipule que tous les blocs d’alimentation de secours doivent être complètement chargés en 24 heures. La seconde décharge de 30 minutes, 24 heures plus tard, a pour but d’assurer que le produit est prêt s’il survient une autre panne de courant.   

Les exigences du CNPI font partie des normes d’urgence et la plupart des fabricants offrent une version de la fonction autotest. La norme CSA 141-15 comporte maintenant des directives générales à l’égard de l’autotest et celles-ci tiennent compte du fait que les systèmes de diagnostic doivent être testés afin d’assurer qu’ils procurent ce qui suit :

  • Exécuter un test automatique tous les 30 jours ou moins, vérifier/surveiller le transfert de la charge, vérifier/surveiller le fonctionnement de charge de la batterie et inclure un diagnostic visuel avec inscription adjacent aux indicateurs d’état.
  • Maintenir le fonctionnement normal prévu, peu importe l’état fonctionnel de l’autotest, ce qui signifie que si durant un autotest il se produit une défaillance du CA, l’unité autonome (à batterie) passera complètement en mode de secours.

Cette norme comporte en plus des dispositions relatives aux options comme les systèmes de surveillance informatisés centralisés, une visibilité accrue et le clignotement des enseignes de sortie, en plus de définir les critères de tests concernant la température de l’environnement.  

En résumé, le symbole d’issue de secours « l’homme qui court » en vert offre une luminosité et une visibilité supérieures en comparaison aux enseignes traditionnelles, en plus d’être compris par toutes les nationalités. Les propriétaires et les gestionnaires de bâtiments ont désormais le choix d’ajouter la photoluminescence à la signalisation, des enseignes pour les cages d’escalier et divers panneaux de direction supplémentaires, créant ainsi un système d’urgence redondant. L’usage de la technologie des puces DEL permet des niveaux d’éclairement plus élevés, une durée de vie de plus de 100 000 heures et accroît l’autonomie en mode de secours. Comme prescrit par le CNPI 2010 et maintenant réglementé par la norme CSA 141-15, les options autotest/diagnostic assurent que les unités autonomes seront en bon état de fonctionnement s’il survient une situation d’urgence. Nous pouvons donc affirmer sans hésiter que les bâtiments canadiens sont véritablement plus sécuritaires et fiables que jamais !


Jeff Beare est vice-président du Marketing chez Stanpro Lighting. Il a plus de 21 années d’expérience dans l’industrie de l’éclairage et a passé les 10 dernières années chez Stanpro Lighting en tant que vice-président du marketing. Il est largement impliqué dans le développement de produits. Il siège sur le comité en éclairage de l’ÉFC et a présidé le sous-comité de l’éclairage de secours.

 

 

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