Ce que les entrepreneurs électriciens du Canada peuvent apprendre du Rapport électrique de l’Ontario 2012.
Les décès au travail reliés à l’électricité constituent un problème important et permanent et demeurent un risque caractéristique des ouvriers qui travaillent de manière routinière près des sources de courant. Les études ont démontré que la plus forte proportion des décès reliés à l’électricité se retrouve parmi les électriciens, les ouvriers des services publics et ceux du domaine de la construction et de l’industrie manufacturière. On note une différence significative dans l’âge des ouvriers qui périssent au travail suite à un incident électrique : l’âge moyen pour tout décès relié au travail en général est beaucoup plus élevé si on le compare à l’âge des travailleurs qui meurent suite à un incident électrique.
Les travailleurs de l’électricité sont considérés occuper une occupation à haut-risque en raison des blessures potentielles et des décès résultant d’un contact direct avec l’électricité, les blessures causées par les flammèches ou les blessures thermiques. Électriciens, apprentis, monteurs de ligne et autres personnes réalisant certains travaux électriques dans le contexte des résidences, de l’industrie de la construction et des services d’entretien sont tous susceptibles de subir des blessures causées par l’électricité.
La publication en 2012 du Ontario Electrical Safety Report (OESR) nous aide à quantifier l’ampleur des problèmes tout en décrivant les facteurs pouvant contribuer aux risques de mort ou de blessure. L’OESR fait remarquer que le nombre de décès reliés à l’électricité en milieu de travail surpasse les décès de même cause hors des milieux de travail par un ratio de deux pour un. De plus, les gens des métiers reliés à l’électricité sont les victimes de 29 % de tous les décès causés par l’électricité en milieu de travail entre 2003 et 2012. Les travailleurs de l’électricité se blessent sérieusement sur les chantiers alors qu’ils s’affairent sur des panneaux électriques sous tension ou des ballasts d’éclairage de haut voltage. Des recherches menées par l’office de la sécurité des installations électriques (ESA) révèlent que les travailleurs du domaine électrique ne considèrent pas que ces tâches comportent un risque élevé et encourent des blessures à cause de cette idée fausse.
Les résultats de plus de 40 enquêtes de causes d’incidents révèlent les constatations suivantes :
•81% des enquêtes impliquaient un non-respect des réglementations de santé et sécurité au travail
•70 % impliquaient des entrepreneurs électriques
•80 % des incidents se produisent lors de tâches de routine ou de gestes quotidiens
•Les incidents se produisent lorsque l’on ne procède pas à des analyses de risques
•88 % travaillent sous tension en le sachant
•Aucun des entrepreneurs électriques n’a vraiment cherché à savoir si les travaux pouvaient s’accomplir hors courant
•Les directives de santé et sécurité n’ont pas besoin d’être coûteuses, mais il faut qu’elles soient appliquées
•Si les risques et dommages potentiels sont divulgués au client, ils trouvent le moyen de permettre un travail hors courant
•La plupart des entrepreneurs électriques et leurs clients ne saisissent pas le partage des responsabilités des travaux sur des installations sous tension lorsque le client insiste pour que la conduite des travaux s’effectue ainsi
Même si le OESR fournit une perspective ontarienne, plusieurs des thèmes identifiés s’appliquent pour le reste du Canada. De nouvelles recherches s’attardent plus attentivement aux risques. Les risques peuvent varier selon les différentes tâches et les contextes de travail. Par exemple :
•Les travailleurs de maintenance des lignes de transport d’électricité peuvent être exposés à de plus hauts risques de blessures causées par un haut voltage
•Les électriciens travaillant dans un contexte résidentiel peuvent être plus susceptibles de subir des blessures causées par un bas voltage, mais à une fréquence supérieure
De plus, les décisions de prendre des risques peuvent aussi subir l’influence de larges facteurs environnementaux et d’impératifs économiques, de la compétition dans la gestion des appels d’offres et la gestion des contrats et des préoccupations des clients pour la rapidité de l’achèvement des travaux versus la sécurité.
Joel Moody est analyste stratégique de la sécurité pour l’Office de la sécurité des installations électriques (ESA),