Gestion de l’éclairage dans le tertiaire

4 février 2016

Isabelle Arnaud

Gestion de l’éclairage dans le tertiaire. Tour d’horizon au travers d’exemples non exhaustifs de solutions proposées par quelques fabricants : Osram, Groupe Zumtobel, Philips Lighting, Helvar et Trilux.

Il a été beaucoup question récemment de lumière connectée, de luminaires communicants, d’intelligence à tous les étages… Mais, sans aller si loin, il existe des outils qui permettent d’obtenir des éclairages dynamiques adaptés à l’activité et de maîtriser les consommations de manière efficace. Dans le tertiaire, cette gestion de l’éclairage devient de plus en plus systématique.

La gestion de l’éclairage prend en compte la connexion optimale, entre les interfaces utilisateurs, les unités de commande, les détecteurs de mouvement et de la lumière du jour et les ballasts électroniques, qui permet d’obtenir des résultats nettement supérieurs.

L’augmentation des dépenses énergétiques impose la mise en place de solutions d’éclairage haute efficacité. La gestion de l’éclairage dans les applications professionnelles permet ainsi, grâce à un éclairage stimulant, non seulement de réaliser des économies d’énergie, mais également d’accroître le confort visuel.

Hervé Plackowski, chef produits alimentation, modules LED et systèmes de gestion de l’éclairage, Osram, distingue, dans l’équipement de base, à savoir la détection, deux technologies : l’infrarouge passif (appelé PIR : Passive InfraRed) et la détection active par ultrasons. Dans le premier cas, le capteur réagit à un rayonnement infrarouge, la présence et le mouvement sont mesurés dans une faible amplitude ; dans le deuxième cas, le champ de détection est plus large, mais les ondes peuvent traverser les cloisons peu épaisses et du coup provoquer des interférences.

Ces solutions permettent de réaliser de 10 à 20 % d’économies. « Les exigences de la RT 2012 imposent dans le tertiaire de manière implicite la mise en œuvre de la gestion de l’éclairage, commente Hervé Plackowski. Avec les capteurs qui mesurent les apports de lumière naturelle, il est possible de réaliser de 20 à 40 % d’économies d’énergie. Les cellules sont installées au-dessus de la surface de référence et modulent l’éclairage artificiel afin de bénéficier d’un niveau d’éclairement constant, et permettent en outre de s’affranchir du facteur de maintenance. La plupart de nos systèmes combinent les deux fonctions : détection de présence et de luminosité. »

La simplicité au service de l’efficacité

Osram a ainsi développé le système DALI Professionnel : tous les réglages peuvent être effectués simplement grâce au logiciel disponible sous Windows pour PC et via le port USB. Une installation « Plug&Play » est préconfigurée pour une utilisation instantanée sans aucune procédure de démarrage complexe. Il est possible de connecter ensemble quatre lignes DALI avec un total de 256 ballasts électroniques (64 BE, 16 groupes, 16 scènes d’éclairage sur chaque ligne DALI). Un maximum de 50 boutons-poussoirs et coupleurs de cellules peut être intégré. Des composants de contrôle comme les interfaces et écrans tactiles sont disponibles. Par ailleurs, il est possible de créer des fonctions telles que « couloirs » et « cages d’escalier ».

Facilité au rendez-vous également chez Tridonic (Groupe Zumtobel) avec la nouvelle interface « ready2mains » qui permet la communication de nouveaux convertisseurs LED via la ligne électrique. Les luminaires sont commandés et gradés directement via le réseau électrique sans câblage supplémentaire. Pour Stéphane Veniel, responsable Grands Comptes, Groupe Zumtobel, il existe des moyens simples et peu onéreux pour effectuer des rénovations dans les bureaux, notamment « comme le ready2mains™ développé par Tridonic grâce auquel il devient aisé de configurer les luminaires de manière flexible et rapide tout en réduisant les coûts de production et d’installation et en minimisant les éventuelles sources d’erreur ».

Alain Minet, Segment marketing manager, Philips Lighting, en convient également : « Les solutions locales de gestion accompagnent le transfert des technologies vers la LED. OccuSwitch se décline en version détecteur de mouvement qui permet d’éteindre les luminaires dans un local ou un espace (de 20 et 25 m²) lorsque celui-ci est inoccupé ; et en version DALI qui combine un détecteur de mouvement, une cellule photoélectrique et un récepteur infrarouge. Ce dispositif contrôle l’allumage, l’extinction et la gradation des luminaires selon la détection de présence et des apports de lumière naturelle. Il est possible de le mettre en parallèle ou de le connecter à une GTB (gestion technique du bâtiment) selon la version. Le capteur peut piloter jusqu’à 15 luminaires DALI. » ActiLumeGen2 offre encore plus de fonctionnalités, notamment la communication entre luminaires. D’autres dispositifs plus sophistiqués offrent la possibilité de piloter et programmer les ambiances lumineuses, mais aussi de prendre la main sur le système via son smartphone.

La gestion à portée de main

Ainsi, le système développé par Philips Lighting, Lumière connectée (via le VLC : Visible Light Communication), permet aux luminaires, identifiés de manière unique et intégrés au réseau informatique d’un bâtiment, de partager les informations concernant l’occupation, l’activité, les changements de température et le niveau de lumière naturelle. Les utilisateurs, via leur smartphone, peuvent ainsi se géolocaliser dans le bâtiment et trouver une salle de réunion, un bureau disponible, etc.

De même Helvar, spécialiste de la gestion de l’éclairage, vient de lancer Active+ qui offre la possibilité à l’utilisateur d’adapter l’éclairage à ses besoins via son smartphone. « Cette solution comprend un détecteur miniature et performant qui répond aux exigences des fabricants de luminaires, requérant des détecteurs de plus en plus discrets et de drivers LED », explique Nicolas Julien, support technique France. Active+ inclut une période d’auto-apprentissage de 60 à 100 heures, pour mémoriser son environnement et détecter les changements de condition d’éclairage des autres luminaires et sources de lumière. Active+ détecte la présence humaine et le niveau de la lumière dans chaque zone ; des informations utiles que le système envoie au luminaire afin qu’il puisse passer en mode économie d’énergie, si les zones ne sont pas occupées

« Composé d’un driver et d’une sonde, Active+ s’intègre à un luminaire LED et s’installe facilement sans avoir besoin de connexion avec des composants de contrôle extérieurs (panneaux de commande, capteurs, etc.). Le driver Active+ possède une alimentation intégrée pour la sonde Active+ qui est reliée par un câble de connexion possédant un connecteur, ce qui offre une flexibilité totale lors du montage dans le luminaire. » Avec en option l’application mobile Active+, l’utilisateur peut facilement changer les niveaux d’éclairement de chacun des luminaires, et ainsi ajuster en fonction de ses besoins la configuration automatique.

La programmation au centre des développements

Le fabricant de luminaires Trilux s’est, quant à lui, associé à la société Steinel pour développer LiveLink. Éric Jacquot, directeur marketing & service commercial sédentaire, en détaille le fonctionnement : « Les luminaires communiquent entre eux par Wi-Fi, permettant à tous les participants, qu’il s’agisse du concepteur, de l’installateur ou même de l’utilisateur, de trouver une solution répondant parfaitement à ses exigences. Des outils logiciels auto-explicatifs à interface utilisateur graphique remplacent les notices d’utilisation complexes. Tous les composants fonctionnent en synergie, et les problèmes d’interface ne se posent donc pas. »

LiveLink intègre les fonctions d’allumage/extinction, de gradation, de détection de présence et de luminosité. Le fabricant développe également un logiciel afin de simplifier le travail de l’installateur qui pourra programmer différentes séquences lumineuses selon les besoins.

Chez Zumtobel, le système Litecom est synonyme d’usage facile, de pilotage intuitif et de flexibilité optimale. Il regroupe le contrôleur, l’écran tactile et le logiciel dans un même système. Il est possible de réaliser, commander et surveiller des solutions lumière individuelles qui correspondent exactement aux spécificités d’un projet : en cas de besoin, d’autres fonctions peuvent être programmées et intégrées. Litecom peut être piloté sans aucune difficulté par la technologie Web avec n’importe quel PC, smartphone ou tablette. « On peut commander jusqu’à 250 luminaires avec un module, de façon très simple », commente Stéphane Veniel.

Pour aller encore plus loin, le fabricant a développé Litenet qui centralise les données pour l’ensemble d’un bâtiment. La combinaison intelligente de l’éclairage en fonction de la lumière du jour, des détecteurs de présence et de la gestion temporelle permet d’atteindre un niveau d’efficacité énergétique maximum. Les réglages de l’intensité lumineuse et de la température de couleur des luminaires se font totalement indépendamment l’un de l’autre, de manière intuitive sur des graphiques de graduation horaire. « Grâce à la possibilité d’adapter individuellement les scénarios ou de perfectionner une installation, rien ne s’oppose à ce que les solutions d’éclairage énergétiquement efficaces soient dotées de variations dynamiques de la température de couleur et de l’intensité lumineuse », précise Stéphane Veniel.

« Aujourd’hui, les professionnels attendent des solutions qui permettent à la fois les économies d’énergie et la création d’ambiance, conclut Nicolas Julien, Helvar. Nos dernières gammes ont été développées en ce sens, qu’il s’agisse de programmation horaire, de gradation, de variation en fonction du temps ou de changements de température de couleur, l’éclairage est évolutif dans l’ensemble des applications tertiaires. »


L’article Gestion de l’éclairage dans le tertiaire, écrit par Isabelle Arnaud, a d’abord été publié sur le site de 3e filière, Le portail de l’efficacité énergétique.

 

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