Bâtir l’avenir de la fabrication : l’investissement d’ABB dans l’automatisation et la croissance à l’usine de Pointe-Claire 

8-avril-2025

Par Elle Bremmer

Au cours de ma visite à l’usine d’ABB à Pointe-Claire, surnommée T-CAN en raison de son emplacement au bord de l’autoroute transcanadienne, je suis allée voir directement comment l’automatisation dessine l’avenir de la fabrication. Spécialisée dans le moulage de plastique par injection, l’usine fabrique des produits clés pour ABB, tels que les connecteurs de fils Marrette, les boîtes en thermoplastique NuTek et les raccords en plastique Carlon, avec une rapidité et une précision remarquable. 

En 2021, ABB a décidé de faire un investissement considérable dans l’usine de T-CAN, en injectant 16 millions de dollars canadiens dans sa division des produits d’installation. Cet investissement renforce l’engagement de l’entreprise à maintenir la production de ces produits d’origine canadienne sur son sol, assurant ainsi la durabilité à long terme des emplois et de la fabrication au Québec. Cet agrandissement a été achevé à la fin de 2024, ce qui a permis d’ajouter plus de 40 nouveaux emplois à temps plein dans la région, et d’augmenter la superficie de 30 000 pieds carrés. L’expansion fait suite à un investissement global important d’ABB de 165 millions de dollars américains à partir de 2020, qui comprenait l’avancement de la robotique et des technologies numériques, ainsi que la régionalisation de la production. 

Danny Coté, responsable des opérations régionales chez ABB avec 25 ans d’expérience, m’a guidé à l’intérieur du site et m’a présenté ses opérations et sa technologie. M. Coté a indiqué que la vision d’ABB pour l’usine de Pointe-Claire est axée sur la croissance, précisant qu’avec l’expansion, « nous avons de l’espace pour grandir et de l’espace pour jouer ». 

Avec un effectif prévu de 80 employés d’ici la fin de l’année, l’installation est prête à prendre de l’expansion. 

La technologie de l’automatisation constitue la colonne vertébrale de l’innovation dans l’usine, transformant la manière dont le travail est effectué. Au cours de la visite, j’ai découvert deux robots collaboratifs d’ABB, ou « co-bots », qui révolutionnent le travail dans l’usine. 

Samuel Huynh, ingénieur en automatisation à l’usine, a expliqué la fonction de ces co-bots. « Ils nous permettent de collaborer avec un opérateur pour accomplir des tâches avec plus d’efficacité et de facilité », a-t-il déclaré. 

Les co-bots ont été intégrés à diverses tâches, y compris l’ajout d’étiquettes et la mise en place de pièces dans l’emballage, ce qui permet de réduire la charge manuelle des employés. « L’objectif est d’automatiser les tâches répétitives », explique Samuel. 

Le premier co-bot, appelé « Wall-E » par un vote d’employé d’après le personnage du film de Disney Pixar du même nom, prend une pièce placée au hasard sur un convoyeur lorsqu’elle sort de la presse à injection. M. Huynh décrit quelques-unes des difficultés rencontrées dans le développement d’une technologie telle que Wall-E. L’une des difficultés a été le développement des systèmes de visualisation, qui ont connu des problèmes de réflexion de la lumière sur une pièce, interférant avec la détection du capteur. Heureusement, ABB Robotics a apporté son soutien pour résoudre ce problème. M. Huynh me fait une démonstration de Wall-E, en tenant la pièce, une boîte en thermoplastique, de différentes manières pour stimuler le système de visualisation du co-bot. Le bras prend un moment pour balayer, mais il est capable de trouver ses repères et d’accomplir la tâche demandée. 

Ensuite, je rencontre « Eve », la deuxième itération de Wall-E. Comme Wall-E, Eve est un robot à un bras, mais sa portée est plus longue. Sa principale application est la collecte de bacs profonds. Le développement et l’optimisation d’Eve ont pris environ 8 mois, et M. Coté me dit que l’objectif à l’avenir est d’avoir un co-bot disponible à chaque poste de travail. Mais la mise en œuvre de ce développement prendra du temps. 

J’ai demandé à Samuel comment les employés avaient réagi à la mise en œuvre et à l’intégration de ces cobots dans l’usine. « Dans l’ensemble, c’est une grande réussite », me répond-il. 

Des activités de formation ont été organisées pour familiariser les employés avec les cobots et, bien qu’il reconnaisse qu’il y a eu une courbe d’apprentissage un peu raide, les employés sont maintenant enthousiastes à l’idée de travailler avec la nouvelle technologie. Il a insisté sur le fait que « l’objectif était et est toujours de garder les employés », notant que la nouvelle technologie complète la main-d’œuvre humaine plutôt que de la remplacer. 

M. Coté et moi-même poursuivons notre visite de l’usine et nous arrêtons pour observer ce qui semble être des raccords moulés et coupés, à peine sortis de la presse, avant d’être déposés dans un système de refroidissement. M. Coté souligne les éléments de durabilité de l’installation, m’expliquant que les résidus de plastique sont triés et peuvent être réutilisés, ce qui permet d’éviter le gaspillage. 

Nous nous déplaçons ensuite dans un autre coin du bâtiment, où nous observons le développement des connecteurs de fils Marette d’ABB. Les machines produisent le produit à une vitesse extraordinaire de 200 à 300 pièces par minute. M. Coté souligne un défi unique aux connecteurs : garantir que les ressorts à l’intérieur du connecteur de fil restent en position verticale tout en produisant de grandes quantités à un rythme rapide. 

Nous regardons un alimentateur vibrant, et les ressorts coniques en cuivre tombent en position, prêts à être placés dans le composant en plastique des connecteurs de fil. En regardant les pièces s’assembler et sortir dans un bac, M. Coté m’explique que le développement de la technologie pour cette usine a demandé beaucoup de temps et d’efforts. ABB a collaboré avec deux intégrateurs de systèmes locaux, Génik (basé à Saint-Jérôme) et CFM (basé à Sherbrooke), pour assurer l’intégration harmonieuse de la technologie dans les flux de travail existants. 

Pour ce qui est de l’avenir, les installations d’ABB à Pointe-Claire sont prêtes à croître. M. Coté prévoit que les activités doubleront d’ici 2028, ce qui fait du développement continu de la technologie de pointe et de la main-d’œuvre qualifiée un élément crucial de sa stratégie pour l’avenir. Avec l’expansion de l’usine et l’évolution de la technologie, ABB se positionne en vue d’une croissance continue et contribue à l’avenir de l’industrie manufacturière au Québec.