Budget fédéral 2022 : Les manufacturiers saluent les mesures pour stimuler l’innovation et renforcer les chaînes d’approvisionnement, mais rien sur la main-d’œuvre
13-avril-2022
Suivant la présentation du budget aujourd’hui par la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, l’honorable Chrystia Freeland, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) accueille favorablement les mesures annoncées pour stimuler l’innovation et assurer une plus grande efficacité et résilience des chaînes d’approvisionnement. Les mesures en matière de main-d’œuvre ne sont toutefois pas suffisantes considérant l’ampleur de la pénurie de main-d’œuvre.
« Les deux grands défis des manufacturiers sont liés à la pénurie de main-d’œuvre et aux perturbations dans les chaînes d’approvisionnement qui affectent directement leur compétitivité et freinent leur production. Ce budget du gouvernement du Canada offre des mesures intéressantes en ce sens, car plusieurs visent à stimuler l’innovation et à renforcer les chaînes d’approvisionnement. Cela faisait partie des demandes des manufacturiers québécois. Il n’y a toutefois que peu de mesures qui feront bouger l’aiguille pour atténuer les impacts de la pénurie de main-d’œuvre, qui contribue d’ailleurs à accentuer les perturbations dans nos chaînes d’approvisionnement », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.
Stimuler l’innovation des manufacturiers
MEQ souligne également positivement la création d’une Agence canadienne à l’innovation et à l’investissement qui permettra d’appuyer les entreprises à faire les investissements dont elles ont besoin. Il faudra toutefois que son mandat soit clair, agile et capable de s’adapter aux réalités des entreprises afin d’assurer une réelle croissance des investissements dans le secteur manufacturier.
« Globalement, le Canada tire de l’arrière par rapport aux pays de l’OCDE concernant les investissements non résidentiels des entreprises et sa compétitivité à l’international s’en voit affectée. Il faut donc faire mieux encore, mais, pour cela, il faut se donner les bons leviers pour stimuler les investissements », ajoute Mme Proulx.
De plus, l’élimination de l’accès au taux d’imposition des petites entreprises de manière graduelle, alors que l’accès sera éliminé lorsque le capital imposable atteindra 50 M$ au lieu de 15M $, est une bonne nouvelle pour favoriser la croissance des entreprises manufacturières.
Soulignons également la mise en place d’un fond de croissance du Canada qui permettra d’attirer des investissements du secteur privé et de réaliser des objectifs en investissant notamment dans la croissance d’entreprises manufacturières et de les appuyer dans la restructuration des chaînes d’approvisionnement essentielles.
Enfin, MEQ est d’avis que les crédits d’impôt pour les investissements dans les technologies propres pouvant atteindre 30% pourront bénéficier aux entreprises manufacturières. L’Association attendra de voir les critères d’admissibilité dans la mise à jour économique. De plus, le crédit d’impôt à l’investissement pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone servira certainement aux entreprises manufacturières qui revoient leurs processus industriels. Il faudra néanmoins de s’assurer de leur offrir l’accompagnement technique adéquat.
Par ailleurs, l’Association comprend que le gouvernement du Canada souhaite procéder à un examen du soutien fiscal à la R&D et à la propriété intellectuelle. MEQ est favorable à l’amélioration de l’efficacité du programme, mais elle souhaite que les manufacturiers soient consultés à ce sujet afin que les modifications qui seront apportées ne ratent pas la cible et soient réellement compétitives pour attirer des projets de R&D au Canada.
Des actions pour renforcer les chaînes d’approvisionnement
MEQ accueille ainsi favorablement les nouvelles mesures annoncées dans le budget du gouvernement du Canada totalisant 603,2 M$ sur 5 ans notamment en ce qui concerne le Fonds national des corridors nationaux facilitant la circulation des marchandises, l’élaboration de solutions axées sur l’industrie pour rendre les chaînes d’approvisionnement plus résilientes et l’élimination de formalités administratives pour être plus concurrentiels.
« 90% des manufacturiers québécois disent subir des perturbations liées à leur chaîne d’approvisionnement, dont 60 % les qualifient de majeures ou de sévères. Les entreprises se cassent la tête actuellement pour trouver les composants et les produits dont elles ont besoin. Il faut pouvoir assurer la résilience et l’efficacité de nos chaînes d’approvisionnement qui ont été gravement fragilisées dans les derniers mois. Les mesures annoncées dans le budget sont les bienvenues, mais il faut être en mesure de les déployer rapidement afin que nos entreprises puissent sentir les effets sur le terrain », est d’avis Véronique Proulx.
Rappelons que les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement ont des impacts concrets sur les manufacturiers québécois et, bien que leurs causes soient multiples, elles ont entraîné des pertes de ventes de plus de 8,3 milliards de dollars, selon un récent sondage de MEQ.
Main-d’œuvre : il faut diminuer grandement les délais de traitement en immigration
Le budget du gouvernement n’offre toutefois que peu de mesures visant à pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier, alors qu’il y a 31 565 postes vacants dans la fabrication au Québec.
Notons que MEQ a salué les modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires cette semaine. Toutefois, les délais de traitement demeurent longs tant pour l’immigration temporaire que permanente.
« Il faut que le gouvernement prenne le taureau par les cornes et diminue grandement ses délais de traitement en immigration, une source de frustration pour plusieurs entreprises manufacturières, confrontées à une importante pénurie de main-d’œuvre », a conclu Véronique Proulx.
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