Une démarche pertinente, mais de mauvaises données sur les exportations
16-juin-2022
Analyse de l’Institut du Québec sur le contexte énergétique québécois
Les intentions de l’analyse L’électricité renouvelable, un levier de création de richesse écoresponsable pour le Québec menée par l’Institut du Québec pour le compte de l’Association de l’aluminium du Canada sont louables.
Dans le cadre de notre Plan stratégique 2022-2026, nous avons convié la société québécoise à une discussion collective sur notre avenir énergétique. L’analyse de l’Institut du Québec s’inscrit dans cette mouvance.
Plusieurs des conclusions sont justes :
- Nous connaîtrons une croissance significative de la demande au cours des prochaines années, particulièrement sous l’impulsion de la transition énergétique.
- Néanmoins, Hydro-Québec dispose de différents moyens pour augmenter ses capacités de production et mieux gérer la demande en électricité, notamment l’efficacité énergétique.
- Dans un tel contexte, l’allocation de nos ressources énergétiques devra se faire de manière optimale, en considérant l’ensemble des retombées économiques, sociales et environnementales. D’ailleurs, dans cet esprit, une démarche d’évaluation des projets industriels sera lancée très bientôt de concert avec le gouvernement du Québec.
Malgré tout, l’analyse minimise significativement les coûts des nouveaux approvisionnements en électricité qui permettront d’offrir un service ferme à la clientèle. En effet, si l’on considère les coûts de transport et d’équilibrage, le coût marginal est de 11 ¢/kWh et non de 6,5 ¢/kWh comme l’affirme l’étude. C’est plus du double du tarif payé par la clientèle industrielle.
Une lacune importante dans l’analyse sur les exportations d’Hydro-Québec
Il faut aussi souligner une lacune importante de l’analyse en ce qui concerne les exportations d’électricité.
Au chapitre des prix des exportations, les conclusions considèrent uniquement les prix obtenus sur les marchés à court terme. Or, la stratégie commerciale d’Hydro-Québec repose maintenant sur des ententes à long terme, dont les prix sont beaucoup plus élevés, qui reconnaissent la pleine valeur de notre énergie verte.
- Le contrat avec le Massachusetts prévoit un prix moyen de près de 9 ¢/kWh, soit environ le double du prix payé par la clientèle industrielle au Québec.
- Le contrat avec New York prévoit un prix initial d’environ 13 ¢/kWh, soit un prix qui est supérieur au coût marginal d’approvisionnement, et ce, même en considérant les coûts de transport.
Par ailleurs, la construction de nouvelles interconnexions favorisera le développement d’énergies renouvelables variables comme l’éolien et le solaire chez nos voisins, contribuant encore davantage à la décarbonation.
Ainsi, les exportations d’électricité sont un vecteur d’enrichissement pour le Québec, au même titre que notre développement industriel. Il ne faut pas voir ces deux options en opposition. Au contraire, si nous faisons des choix éclairés et conséquents avec notre nouveau contexte énergétique, nous croyons que les deux voies peuvent être gagnantes, tant pour l’économie que pour la lutte contre les changements climatiques.
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