Le Créneau d’excellence en éolien déplore les pertes d’emplois des manufacturiers de la filière éolienne

22 mars 2016

Suite à l’annonce de coupures d’une centaine d’emplois dans deux usines de fabrication de composantes d’éoliennes de la région, le Créneau d’excellence en éolien presse le gouvernement du Québec d’agir immédiatement pour préserver les emplois manufacturiers de la filière éolienne en Gaspésie et dans la Matanie.

Mercredi dernier, l’entreprise Fabrication Delta à New Richmond a remercié une soixantaine de soudeurs et de machinistes faute de nouveaux contrats. Le lendemain, l’usine d’Enercon à Matane annonçait la mise à pied graduelle de 45 des 63 employés restants entre la mi-mai et la mi-juillet. Ces deux entreprises pourraient être rejointe prochainement par l’usine de pales LM Wind Power de Gaspé. La prévisibilité du carnet de commandes de cette entreprise est limitée à septembre 2016, ce qui pourrait avoir des effets pour les 200 emplois directs. Cette perte d’expertise et de main-d’œuvre spécialisée, développée sur mesure par l’industrie, aurait des conséquences irréversibles pour ces trois entreprises. Pour l’instant, seule Marmen de Matane devrait maintenir sa cadence jusqu’à l’automne 2017.

« Le développement des 15 dernières années pourrait perdre ses racines, mentionne le président du Créneau d’excellence en éolien, Alexandre Boulay. Nos usines localisées en Gaspésie et dans La Matanie ont été grandement fragilisées par les reports successifs de la nouvelle politique énergétique et l’absence de nouveaux appels d’offres pour combler la situation auquel fait face l’industrie actuellement. Aujourd’hui, la filière éolienne se trouve en pleine croissance partout sur la planète et nous avons la chance de compter sur cette industrie au Québec. Nos entreprises manufacturières ont démontré dans les dernières années leur capacité à exporter, mais à l’instar d’autres industries, une base de marché domestique est nécessaire pour justifier la présence des usines dans la région ».

En ce sens, la soixantaine de membres industriels et institutionnels du Créneau d’excellence en éolien exhortent le gouvernement d’émettre rapidement sa nouvelle politique énergétique et de considérer le développement économique dans la sélection des projets éoliens à venir au Québec. Pour y répondre, le développement du secteur manufacturier éolien devrait se retrouver au cœur du prochain plan d’action énergétique si le Gouvernement souhaite conserver une industrie forte et diversifiée.

Aujourd’hui, la filière éolienne québécoise fait l’envie de plusieurs états d’Amérique du Nord et d’Europe. Elle compte la chaîne d’approvisionnement éolienne la plus diversifiée au Canada, génère plus d’un demi-milliard de dollars en richesse pour l’ensemble des Québécois annuellement, tout en bénéficiant au milieu d’accueil des parcs éoliens. Moteur de l’économie gaspésienne et matanaise avec 1200 emplois, l’industrie éolienne est aujourd’hui présente dans 10 des 17 régions du Québec avec plus de 5000 emplois. De plus, des compagnies internationales ont établi leurs sièges sociaux à Montréal pour y développer les marchés du Canada et de l’ensemble des Amériques.

« Lorsque la filière éolienne a été mise en place, la vision était claire : créer une grappe industrielle forte dans la péninsule gaspésienne autour d’une base manufacturière solide. Il y a 10 ans, on fabriquait des tours, des nacelles, des pales, des convertisseurs électriques. On faisait même l’assemblage des nacelles », ajoute le président du Créneau.

Dans le cadre de la conférence de Paris, le premier ministre du Québec Philippe Couillard s’est engagé à réduire les émissions des gaz à effet de serre en misant sur l’économie verte. « Le Québec possède cette expertise et le gouvernement doit prendre les moyens pour accélérer le pas en annonçant rapidement une transition énergétique et le développement de nouveaux projets éoliens », affirme pour sa part Frédéric Côté, vice-président du Créneau d’excellence en éolien.

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