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Pénurie de main-d’œuvre dans le manufacturier : 7G$ laissés sur la table dans la dernière année

18-novembre-2022

Pas moins de 7G$ ont été laissés sur la table au Québec dans la dernière année en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui persiste dans le secteur manufacturier. De ce nombre, 4G$ représentent des pertes entrainées par des contrats refusés et des retards accumulés et 3G$ constituent des pertes résultant d’investissements retardé ou annulé. Problématique généralisée dans le secteur manufacturier, 98 % des entreprises sondées affirment avoir des postes vacants et recensent en moyenne 42 postes à combler par entreprise.

C’est ce portrait alarmant que révèle le sondage annuel mené par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) auprès de 300 entreprises afin de documenter l’état de la pénurie de main-d’œuvre et ses conséquences au Québec en 2022.

De graves répercussions pour l’économie québécoise

Au cours de la dernière année, près d’une entreprise manufacturière sur trois (30%) a pensé déménager une partie de ses activités à l’étranger ou donner davantage de contrats à l’étranger. La majorité d’entre elles ressent les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre en constatant des retards de livraison (82%), une augmentation des coûts (73%) et une insatisfaction des clients (62%).

En plus des impacts économiques, s’ajoutent ceux sur la santé mentale sur les employés. En effet, 50% des entreprises soutiennent que la pénurie de main-d’œuvre a des conséquences sur la santé mentale des employés et 21% ciblent même la santé mentale comme la conséquence la plus importante.

Un fossé qui continue de se creuser

Selon les données de Statistique Canada, au deuxième trimestre de 2022, il y avait 31 985 postes vacants dans le secteur manufacturier québécois en comparaison à 30 720 au premier trimestre de la même année.

Les secteurs comptant le plus de postes à combler sont ceux de la fabrication de matériel de transport, de machines et d’aliments. Bien que la pénurie de main-d’œuvre soit ressentie partout au Québec, les grandes régions manufacturières les plus touchées sont la Montérégie, Chaudière-Appalaches et Montréal.

Des emplois à difficiles à combler, malgré des salaires compétitifs

Bien que les postes les moins bien rémunérés sont les plus difficiles à combler, les postes vacants à salaire compétitifs sont les plus nombreux. En effet, 50% des postes à pourvoir au sein des entreprises manufacturières se trouvent dans la tranche salariale de 20 à 29$/h.

Le recrutement international comme solution

À l’heure actuelle, une majorité de 70% des manufacturiers interrogés se tourne vers le recrutement international pour pallier leurs besoins de main-d’œuvre. Les entreprises identifient toutefois plusieurs obstacles au recrutement de main-d’œuvre étrangère soit la complexité des processus, les délais et les coûts et le manque de ressources pour accueillir les travailleurs étrangers.

Près de la moitié (45%) des entreprises manufacturières sondées sont d’avis que le recrutement international et la hausse des seuils d’immigration devraient faire partie de la solution à la pénurie. Enfin, six entreprises sur dix sont d’avis que le gouvernement du Québec pourrait en faire beaucoup plus pour aider à régler le problème de pénurie de main-d’œuvre.

Citation

« La pénurie de main-d’œuvre demeure le plus grand frein à la croissance internationale des manufacturiers québécois. La pénurie devient un goulot d’étranglement dans nos chaînes d’approvisionnement, un frein à l’investissement technologique qui permet notamment de décarboner notre industrie et elle limite notre capacité à développer de nouveaux marchés. On demande au gouvernement du Québec d’en faire une priorité et d’activer tous les leviers qui sont à sa disposition afin d’appuyer les manufacturiers. On peut penser à la hausse des seuils d’immigration, favoriser le passage des travailleurs étrangers temporaires vers l’immigration permanente, accélérer l’automatisation et la robotisation, hausser le nombre de manufacturiers qui bénéficient de programmes de formation. Nous sommes à l’aube d’une récession, le gouvernement doit faire de la pénurie de main-d’œuvre une priorité et en faire plus, plus vite, pour appuyer les entreprises manufacturières, les piliers de notre développement économique ».

  • Véronique Proulx, présidente-directrice générale, Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

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