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Alimenter un monde en évolution  

28-février-2023

Blake Marchand 

Les 6 et 7 février, Électro-Fédération Canada (EFC) a envoyé une délégation de son personnel et de ses membres à Ottawa dans le but de discuter avec les députés et les décideurs du rôle de l’industrie en matière d’énergie dans un monde en évolution et des efforts du Canada pour atteindre les objectifs de zéro émission nette. 

La mission d’EFC et de ses membres était d’établir des relations à Ottawa afin de permettre à l’industrie d’avoir une place à la table des décideurs. Les industries de l’électricité et de l’automatisation au Canada possèdent l’expertise dans plusieurs domaines clés pour aider le pays à mettre en œuvre des technologies et des stratégies d’électrification afin de faciliter l’atteinte des objectifs de zéro émission nette au Canada. 

L’atteinte de zéro émission nette est de toute évidence une tâche considérable qui nécessitera une collaboration étendue entre l’industrie et le gouvernement, et EFC vise à faciliter une partie de cette collaboration pour ajouter un aspect stratégique à l’élaboration des politiques en mettant en relation les décideurs gouvernementaux avec les experts de l’industrie. 

« Un réseau à zéro émission nette sera l’épine dorsale de notre économie à zéro émission nette », a déclaré Cherith Sinasac, d’EFC, sur LinkedIn après la réunion. « Comme l’a si bien expliqué Tim King, président de Southwire Canada, ce pays a construit un chemin de fer qui a été l’épine dorsale de la révolution industrielle, maintenant nous devons construire un réseau qui sera l’épine dorsale d’une économie à zéro émission nette. Un réseau qui peut soutenir l’électrification des transports et des bâtiments ».  

Tim King, Cherith Sinasac, Lillian C. et John Ieraci. 

Au total, 26 réunions ont eu lieu dans le cadre de la délégation qui comprenait des membres du personnel d’EFC, des employés membres, des membres du Parlement, des sous-ministres et des conseillers en politiques. 

Dans le cadre de l’événement de deux jours, une réception a été organisée, et la délégation d’EFC a été dirigée par quatre orateurs : Le député Sébastien Lemire du Bloc Québécois et critique de l’industrie, de l’innovation et de la science et de l’Internet haute vitesse, le député NPD Brian Masse d’Essex Windsor et porte-parole en matière d’industrie, d’innovation et de science, le député du Parti conservateur Damien Kurek et vice-président du Comité de l’environnement et la députée libérale Lena Metlege Diab, ancienne ministre de l’Immigration de la Nouvelle-Écosse. Tous les intervenants ont applaudi les efforts d’EFC à s’engager dans les initiatives de zéro émission nette du Canada. 

Dans le cadre de son discours à la réception de l’événement, la présidente et directrice générale d’EFC, Carol McGlogan, a exposé les grandes lignes de la délégation : « Le message que nous vous adressons est que nous sommes là pour vous. Nous voulons vous aider. Nous avons le savoir-faire, la technologie et la chaîne d’approvisionnement pour faire une différence dans la qualité et l’exécution des solutions requises pour un Canada propre. » 

« Électro-Fédération Canada est l’association qui représente l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des solutions électriques et d’automatisation », a-t-elle expliqué. « Qu’il s’agisse du réseau, de la recharge des VE, des technologies de construction efficaces liées à la demande ou de l’industrie 4.0, nos membres sont les innovateurs, les fabricants et les distributeurs des solutions dont le Canada a besoin pour atteindre les objectifs de zéro émission nette. » 

Carol McGlogan, présidente et chef de la direction d’EFC, aux côtés de Cara Backman, Franklin Empire Inc., de Michael Gross, Wesco, et de Rob MacPherson, ABB, et de Sarah MacDonald, conseillère en politiques auprès du ministre d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada  (ISDE), l’honorable François-Philippe Champagne. 

Tom Mason d’EFC a souligné que cet événement de deux jours n’était que la première étape des objectifs de l’organisme en matière de contribution aux discussions politiques. La délégation d’EFC a demandé que les députés et les représentants du gouvernement considèrent l’EFC comme un intervenant clé, un conseiller et un expert en la matière en ce qui concerne la contribution des industries électriques et de l’automatisation à l’action pour le climat. 

« Le Canada a une longueur d’avance, puisque plus de 80 % de son électricité est produite par des sources non émettrices », a commenté Fredrick Morency, viceprésident de Schneider Electric chargé du développement durable, des initiatives stratégiques et de l’innovation, après l’événement. « Nous avons le potentiel de devenir un centre mondial d’excellence pour les technologies et l’expertise en matière de transition énergétique. L’industrie électrique est prête à en faire une réalité. » 

Catherine McKeown, Frederick Morency, la députée Monique Pauzé, Nadia Teixeira et Umesh Patel. 

Alimenter un monde en évolution  

La délégation s’est concentrée sur un rapport mandaté par EFC en collaboration avec l’Institut Pembina, un groupe de réflexion sur l’énergie propre, afin d’identifier les possibilités pour les industries de l’électricité et de l’automatisation de contribuer aux objectifs d’électrification et de zéro émission nette du Canada. EFC a abordé plusieurs domaines clés dans le cadre de la délégation, à savoir le réseau électrique, l’infrastructure EV et les bâtiments. 

Le réseau de distribution électrique implique la mise à niveau de l’infrastructure existante tout en mettant en œuvre l’énergie renouvelable, le stockage et les ressources énergétiques distribuées. L’infrastructure du réseau devra également être mise à jour pour optimiser le rendement des nouvelles technologies. Un réseau à zéro émission nette implique un déploiement massif de dispositifs électriques et d’automatisation. En ce qui concerne les bâtiments, l’Institut Pembina estime que le Canada devra augmenter annuellement de 4,5 % jusqu’en 2040 la mise en œuvre de mesures de modernisation approfondies et de changement de combustible dans le parc immobilier. En ce qui concerne l’adoption des VE, le Canada doit étendre considérablement son réseau de recharge. 

Afin d’atteindre ces objectifs, de multiples analyses des parcours à zéro émission prévoient que 80 milliards de dollars par an de fonds publics et privés devront être investis dans la décarbonisation. Actuellement, l’investissement est d’environ 15 milliards de dollars par an. Les programmes de financement et les crédits d’impôt qui éliminent les obstacles au financement public seront essentiels, tout en veillant à ce que les fonds soient distribués de manière équitable. 

En ce qui concerne l’adoption des véhicules électriques, les réseaux de recharge constituent un obstacle majeur. L’Institut Pembina estime que d’ici 2050, il faudra 830 000 000 bornes de recharge pour les véhicules légers, 40 000 bornes publiques pour les véhicules moyens et lourds (VML) et 337 000 bornes de recharge de niveau 2 et 87 000 bornes de niveau 3 pour les véhicules moyens et lourds. Dunsky Energy Consultants estime que l’investissement requis pour les véhicules légers sera de 20 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies, tandis que l’Institut Pembina estime que les VML nécessiteront 500 millions de dollars d’ici 2025 et 7 à 13 milliards de dollars d’ici 2050.  

Cette infrastructure exercera une plus grande pression sur le réseau, ce qui nécessitera une collaboration entre les juridictions, des mises à jour des technologies existantes, ainsi que la mise en œuvre de technologies avancées. 

L’harmonisation des normes sera essentielle pour soutenir les chaînes d’approvisionnement et améliorer la rentabilité des produits mis en œuvre. Du point de vue du réseau, l’harmonisation des réseaux électriques provinciaux permettra de mieux gérer la demande d’électrification. Pour aller de l’avant avec l’électrification et l’infrastructure connexe et atteindre les objectifs climatiques que le Canada a déjà fixés, il faudra un effort de collaboration. Cette collaboration sera requise entre les entreprises, les services publics de province à province, ainsi que les gouvernements provinciaux et fédéral. Elle sera nécessaire non seulement pour la planification et l’installation du réseau électrique, la modernisation des bâtiments, l’électrification des transports en commun, les réseaux de recharge des VE, mais également pour le fonctionnement continu d’une économie basée sur l’électricité. 

L’électrification augmente considérablement la demande sur le réseau. L’utilisation de technologies automatisées et IdO pour partager les charges entre les réseaux provinciaux, ainsi qu’entre les bâtiments et les villes, sera essentielle pour créer un système de distribution efficace et fiable. 

En ce qui concerne les bâtiments, l’ensemble de l’architecture du bâtiment doit être pris en compte tout en s’éloignant du carburant à base de carbone en mettant en œuvre des thermopompes complétées par de la chaleur électrique. Le chauffage par résistance est une autre technologie clé qui peut être une option rentable. Il existe un marché important pour la rénovation des bâtiments au Canada. Les bâtiments peuvent être rénovés pour être plus efficaces dans toute leur architecture, mais ils peuvent aussi créer des micro-réseaux qui peuvent communiquer avec d’autres bâtiments et avec le réseau pour créer des villes intelligentes pouvant stocker de l’énergie propre pendant les périodes de faible demande et partager les charges pendant les périodes de pointe. 

Le rapport d’EFC recommande que le financement fédéral et provincial soit multiplié par 10 à 20 pour les rénovations majeures et l’électrification, ainsi qu’une stratégie nationale de développement des rénovations majeures. Le financement des grands projets de rénovation des bâtiments peut être difficile, car il y a un écart entre les avantages de ces projets et la façon dont les institutions financières évaluent les risques; une stratégie nationale aiderait à combler cet écart. 

Dans l’ensemble, EFC a tiré un bilan positif de l’événement d’Ottawa. Les deux jours de réunions leur ont permis de mieux comprendre comment continuer à s’engager auprès des représentants du gouvernement pour s’assurer que l’industrie sera incluse à titre d’intervenant clé dans la consultation en matière de décisions politiques. Pour EFC, l’événement était plus qu’un simple déplacement, l’organisme continuera à s’engager auprès du gouvernement pour influencer les décisions relatives à des solutions mutuellement bénéfiques dans le cadre de la progression vers un réseau à « zéro émission nette ». 

Comme l’a dit Mme McGlogan dans son discours, les industries de l’électricité et de l’automatisation possèdent l’expertise, la technologie et la chaîne d’approvisionnement nécessaires pour « faire une différence dans la qualité et l’exécution des solutions requises pour un Canada propre ». 

Visitez la page LinkedIN d’EFC pour voir les messages de l’industrie et du gouvernement. 

Cliquez ICI pour voir l’album photo de l’événement. 

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