Cynthia Renaud – Le parcours d’une déterminée
Jointe au téléphone un lundi matin, Cynthia Renaud, étudiante en techniques policières, mais devenue spécialiste en éclairage, me parle de son parcours insoliteavec plaisir. C’est à 25 ansqu’elle a d’abord mis les pieds dans le domaine de l’éclairage dans un centre de distribution,par l’entreprised’une amie. Durant ses années dans ce centre de distribution, elle s’inscrit à une formation en éclairage. Grâce aux résultats obtenus, elle est appelée par un chasseur de têtes, qui lui offreun poste de représentante sur la route chez un autre distributeur. Elle se retrouve quelques années plus tard dans un poste similaire chez Standard, fabricant en éclairage, poste qu’elle occupe depuis maintenant huit ans.
Qu’est-ce qui l’a attirée dans le domaine de l’éclairage?
Mère de deux enfants, Cynthia Renaud a été attirée vers cette industrie par les possibilités infinies qui sont offertes en éclairage. Elle pouvait faire autant un projet de design, qu’un projet de spécialité en économie d’énergie. Elle appréciaitégalement la possibilité de travailler avec les mêmes clients de projet en projet.
Elle raconte qu’elle a dû s’adapter à ce monde majoritairement masculin, en en faisant plus. Elle avait l’impression qu’elle n’avait pas droit à l’erreur. Être compétente et la meilleure dans son domaine a été pour elle la clé afin de prouver qu’elle était aussi capable qu’un homme. Elle s’en est fait un défi. Elle a progressivement réussi à gagner le respect des clients. Au début de sa carrière, elle a subi des rebuffades ou des blagues plates. Aujourd’hui, elle estconnue dans l’industrie, c’est donc devenu plus facile, même si elle perçoit encore parfois une certaine réticence de la part de nouveaux clients. Elle a réussi à se faire une place. On peut dire qu’elle a relevé le défi avec succès.
Elle aurait davantage ressenti un fossé entre les femmes et les hommes lors de sa technique policière. N’ayant pas les mêmes forces physiques que les hommes et ne devant pas être jumelée à une femme lors des patrouilles, elle ne se sentait pas à sa place. Elle avait davantage l’impression d’y être acceptée pour remplir le quota de femmes chez la police. Elle n’a pas cette impression dans l’industrie de l’éclairage. « Il n’y a absolument rien dans mon métier qui fait que je ne peux pas avoir les compétences égales à celles d’un homme », ajoute-t-elle. C’est la façon dont on vivra la suite des choses qui semble déterminante.
A-t-elle un conseil à donner aux femmes désirant entrer dans le domaine?
Si elle pouvait conseiller une femme désirant entrer dans l’industrie, elle lui dirait d’avoir confiance en elle. Elle doit également avoir de la persévéranceafin degarder la tête haute et de foncer. Elle conseille également aux jeunes débutantes de bien se préparer. Planifier au préalable les rencontres avec les clients permet d’être préparées aux éventualités et ne pas être prises avec des questions pièges ou ardues. Dans la même optique, savoir ne pas prendre ce qui ne nous appartient pas est primordial. Si l’on ne connait pas la réponse à une question, ne pas avoir peur de dire qu’on ne sait pas et que l’on vérifie l’information, plutôt que de tenter une réponse incertaine. « À force de le faire, à force de se tenir, à force d’être droite (…) je pense que c’est là qu’on va gagner en respect », dit-elle.
En regardant aujourd’hui le chemin parcouru, Cynthia Renaud dit n’avoir aucun regret. À recommencer, elle ferait les mêmes choix. Elle adore son travail, particulièrement ses clients. Elle aime avoir la possibilité de voir les résultats de ses efforts. Si elle fait une boutique de vêtements, elle a le privilège de la voir s’éclairer. Elle aime cette industrie et ce travail et ne le changerait pour rien au monde.
Pour finir, je vous laisse avec cette phrase de Cynthia Renaud, pleine d’espoir : « Ce n’est pas rare que j’entends aujourd’hui que les femmes sont plus structurées que les hommes et que c’est agréable de travailler avec nous ». Comme quoi les femmes apportent à l’industrie de l’éclairage et c’est une richesse à développer.
Laurence Rocher-Brassard est rédactrice adjointe pour le Groupe Électrique chez Kerrwil Publications