Opération main-d’œuvre : les manufacturiers demandent un appui important au gouvernement

2-Dec-2021

Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) est d’avis que l’Opération main-d’œuvre présentée aujourd’hui met de côté le secteur manufacturier, considéré stratégique et qui est lui aussi frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre.

« D’un côté, le premier ministre dit que le secteur manufacturier est stratégique, qu’il faut produire plus de produits au Québec et qu’il faut augmenter nos exportations. De l’autre, on ne considère pas ce secteur lorsque vient le temps de proposer des mesures spécifiques pour pallier la pénurie de main-d’œuvre. On souhaite que le gouvernement mette en place des mesures fortes qui ont de l’impact pour diminuer le nombre de postes vacants dans nos entreprises manufacturières, les piliers du développement économique de nos régions et assurer notre compétitivité », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Ne laissons pas tomber nos manufacturiers

Bien que des emplois en TI et en génie peuvent contribuer en partie au secteur manufacturier, ce dernier doit être ciblé, car il fait face, tout comme les autres secteurs, à d’importants défis de main-d’œuvre. En effet, il y avait 25 330 postes vacants dans ce secteur au deuxième trimestre de 2021. Il offre également des emplois bien rémunérés, alors que le salaire moyen manufacturier est de 12% plus élevé que celui dans le secteur des services.

Par ailleurs, tout comme le génie, la construction et les TI, le secteur manufacturier contribue à l’accroissement de la productivité des entreprises dans différents secteurs d’activité. En effet, la productivité du secteur manufacturier québécois est en hausse moyenne annuelle de 1,9 % au Québec contre un recul de 0,4 % en Ontario et de 1,1 % en Colombie-Britannique.

La pénurie de main-d’œuvre dans le manufacturier : des impacts clairs sur nos régions

Rappelons que selon un sondage de MEQ, 98,5% des entreprises manufacturières sondées ont des besoins de main-d’œuvre. De plus, ce sondage met en lumière que le Québec a laissé sur la table 18 milliards de dollars dans les deux dernières années, seulement dans le secteur manufacturier, en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Les entreprises sondées qui ont des activités en Mauricie, en Estrie, dans Lanaudière et en Montérégie disent avoir essuyé des pertes de plus de 10% de leur chiffre d’affaires en contrats refusés et/ou en pertes d’opportunités dues aux retards occasionnés. De plus, 70% des entreprises sondées ont dû refuser des contrats et/ou accumuler les retards de production en raison d’un manque de main-d’œuvre. Ce sont des occasions d’affaires manquées, ce qui a un impact direct sur la compétitivité de nos entreprises.

MEQ a donc demandé la mise en place d’un « Grand Blitz pour le manufacturier » et a proposé 13 mesures concrètes dans un plan d’action spécifique à ce secteur prolifique. Il faut miser sur des mesures qui ont un impact clair sur l’essor du secteur.

« On comprend qu’il n’y a pas une solution magique à la pénurie de main-d’œuvre et que l’immigration n’est pas LA seule solution, mais on ne doit pas se mettre la tête dans le sable. Le bassin de travailleurs est limité. L’État, comme l’employeur, est à même de le constater. Les employeurs s’attendent à un appui fort du gouvernement alors qu’ils se cassent la tête pour maintenir leur compétitivité », conclut Mme Proulx.

À propos de Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ)

MEQ représente 1 100 manufacturiers à travers le Québec. Le secteur manufacturier québécois emploie plus de 473 000 personnes et représente 13,5 % du PIB ainsi que 86,5 % des exportations. Il a généré des ventes globales de près de 153 milliards de dollars en 2020.

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