Attentes prébudgétaires à Québec : la main-d’œuvre, l’innovation et la productivité, l’économie verte et la fiscalité en priorité pour les employeurs

6-mars-2023

La Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), le Conseil du patronat du Québec (CPQ), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) rencontraient ce matin le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, pour lui faire part de leurs priorités pour le prochain budget.

En période de ralentissement et d’incertitude économique mondiaux, les six organisations économiques sont d’avis que le gouvernement du Québec devrait se concentrer sur les enjeux suivants :

  • Pénurie de main-d’œuvre : Utiliser tous les outils à la disposition du gouvernement pour faire face à cet enjeu qui représente un frein à la croissance économique du Québec. Dans un contexte où il y a plus de postes vacants que de chômeurs, les organisations recommandent d’agir entre autres pour former la relève et renforcer les formations d’appoint, améliorer les processus d’immigration, encourager le prolongement de la vie active ainsi qu’améliorer la reconnaissance des acquis et des compétences.
  • Innovation et productivité : Miser sur l’intégration de nouvelles technologies, notamment en accélérant des projets de robotisation et d’automatisation, alors qu’il faut, plus que jamais, augmenter la productivité des entreprises québécoises et leur compétitivité. Par exemple, il y aurait lieu de faire en sorte que les marchés publics de intègrent davantage l’innovation et l’expertise des entreprises du Québec.
  • Économie verte : Soutenir les entreprises dans le contexte actuel de transition écologique avec des mesures d’aide et d’accompagnement efficaces.
  • Fiscalité : Améliorer la fiscalité pour s’assurer que l’environnement d’affaires soit favorable aux entreprises québécoises, tant pour stimuler la petite entreprise à grandir en rendant accessible la déduction pour petites entreprises à tous les secteurs d’activités, que pour attirer davantage d’investissements directs étrangers.

Citations 

« Avec un des plus bas taux de chômage au pays, la région de la Capitale-Nationale vit des défis importants de main-d’œuvre. L’immigration, la requalification des travailleurs, ainsi que le retour ou le maintien à l’emploi de travailleurs plus expérimentés continuent de représenter des solutions déterminantes. Le gouvernement doit profiter du budget pour mettre en place des mesures en ce sens. Cela dit, de plus en plus de gens d’affaires de la Capitale-Nationale voient l’innovation et l’automatisation, ainsi que l’augmentation de productivité en découlant, comme la première solution à envisager pour pallier le manque de main-d’œuvre. Il faut donc en faire plus à ce niveau, que ce soit en bonifiant les aides gouvernementales, mais aussi en les faisant mieux connaître. Placer l’innovation au centre du budget 2023-2024 serait un excellent signal que le gouvernement donnerait aux entreprises de la Capitale-Nationale, mais aussi de l’ensemble du Québec », Steeve Lavoie, président et chef de la direction CCIQ.

« En cette période d’incertitude économique, le prochain budget doit rassurer les entreprises. La pénurie de main-d’œuvre freine leur croissance, et le milieu des affaires demande des investissements pour rehausser la performance des programmes comme Opération main-d’œuvre et des processus de sélection et d’intégration des talents internationaux. Quant au virage vert, les entreprises lancent un message clair : elles sont engagées dans la transition écologique, mais elles ont besoin du soutien des gouvernements pour y arriver, surtout nos PME. Le développement économique du Grand Montréal repose aussi sur le financement adéquat du transport collectif et sur un engagement clair du gouvernement pour le développement de zones à fort potentiel, dont l’Est de Montréal. La Chambre surveillera également de près les réflexions entourant la fiscalité municipale. Nous insistons sur l’importance d’en arriver à un nouveau partenariat financier qui apportera des solutions pérennes à l’enjeu des revenus des villes », Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

« Dans notre mémoire, il faut retenir que la bonne chose à faire pour le gouvernement serait d’offrir des solutions pour atténuer les effets du ralentissement économique chez les entreprises. Il faut que le budget présenté le 21 mars puisse les aider à passer au travers. Cela passe par des mesures pour faciliter l’accès à des liquidités pour les entreprises, des incitatifs pour gagner en productivité, un environnement fiscal et réglementaire compétitif, etc. L’autre cheval de bataille demeure la pénurie de main-d’œuvre qui fragilise les entreprises et alimente en même temps l’inflation. Toute initiative en matière de formation, de requalification et d’immigration donnerait de l’air aux employeurs », Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

« Nous avons présenté nos attentes à l’effet que le prochain budget du Québec soit celui de la mobilisation de toutes les générations, pour s’attaquer aux principaux défis économiques des prochaines années. Évidemment, nous avons des propositions afin que toutes les générations puissent contribuer à s’attaquer à la rareté de main-d’œuvre, des plus jeunes aux plus expérimentés. Le gouvernement a aussi le pouvoir de présenter les mesures fiscales permettant de faciliter le repreneuriat et de répondre aux attentes des régions québécoises. Cela inclut notamment la régionalisation du capital de risque, le développement des infrastructures de transport et de télécommunications, la performance du Plan pour une économie verte 2030 ainsi que l’accès aux logements locatifs, pour ne nommer que ceux-ci », Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

« Il ne faut pas se mettre la tête dans la neige, le Québec est de loin l’endroit où la fiscalité pour les petites entreprises est la moins favorable du pays. Les PME ont des taxes sur la masse salariale 32 % plus élevées ici qu’en Ontario et 8 autres provinces ont un taux d’impôt réduit plus bas qu’ici. Pourtant, baisser leur fiscalité leur permettrait d’investir dans leurs employés, en innovation et en productivité. Il est temps d’ouvrir un chantier pour améliorer l’environnement fiscal et aider la petite entreprise à devenir moyenne et ensuite grande. Aussi, il est plus que temps de régler l’iniquité fiscale unique au pays qui empêche nos plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services d’avoir accès au taux d’impôt réduit. Il faut penser l’entrepreneuriat au Québec et cela implique nécessairement une réflexion de fond sur l’environnement fiscal dans lequel opèrent les PME québécoises », François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

« Le gouvernement du Québec a des objectifs ambitieux en matière économique et environnemental. Les manufacturiers, qui contribuent déjà à 12,6% du PIB québécois, sont des joueurs clés pour soutenir l’économie dans un contexte de ralentissement économique mondial et assurer la réalisation du plan du gouvernement que ce soit en lien avec le rattrapage de productivité avec l’Ontario, les exportations, l’augmentation des investissements directs étrangers ou encore le déploiement d’une économie verte. Il y a donc lieu de fournir aux manufacturiers tous les leviers nécessaires afin qu’ils puissent augmenter leur compétitivité et bien soutenir notre économie. Cela passe par des mesures concrètes visant à stimuler la recherche et développement, à augmenter leur productivité ainsi qu’à leur donner accès à un plus grand bassin de travailleurs », Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

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