L’Immigration au Québec 2024-2027 : il faut répondre au besoin des manufacturiers
15-septembre-2023
Manufacturiers Exportateurs du Québec (MEQ) participera aux consultations pluriannuelles sur l’immigration 2024-2027. Pour MEQ, il est primordial que cette consultation permette de mieux planifier la politique migratoire du Québec en lien avec les besoins réels des entreprises et des manufacturiers du Québec. La pénurie de main-d’œuvre actuelle est un obstacle sérieux à la compétitivité du secteur manufacturier et, à terme, au rattrapage économique du Québec avec ses principaux voisins du Canada et des États-Unis. Le nombre d’emplois vacants dans la fabrication au Québec était de 22 695 au premier trimestre de 2023, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.
Afin de guider le gouvernement du Québec dans sa planification pluriannuelle, MEQ a publié un mémoire et viendra en commission parlementaire le jeudi 14 septembre. Ce mémoire comporte les principales revendications de MEQ en matière d’immigration.
Pour consulter le mémoire, veuillez cliquer ici.
« Les exercices de planification précédents n’ont pas permis de répondre aux besoins en main-d’œuvre du Québec. La compétitivité et le développement de nos entreprises manufacturières et de notre économie en ont souffert. Le gouvernement doit, cette fois-ci, s’assurer que sa planification ait un réel impact sur les besoins de main-d’œuvre des entreprises et des manufacturiers du Québec avec l’adoption d’un seuil à 90 000 immigrants par année. Cette cible n’est pas incompatible, bien au contraire, avec les enjeux liés à la langue nationale du Québec, le français ».
Faits saillants du mémoire
Volet 1 — Niveau d’immigration et besoin du marché du travail
Les cibles des dernières années ne permettaient pas de répondre aux enjeux de main-d’œuvre. Pour l’exercice 2024-2027, MEQ souhaite une planification plus proactive et plus précise, notamment parce que les défis de la main-d’œuvre ne feront qu’augmenter dans les prochaines années.
La proposition du gouvernement d’accroître progressivement les seuils d’immigration permanente à 60 000, tout en excluant la catégorie « Diplômés du Québec » du PEQ du calcul, constitue un pas important dans la bonne direction, mais cela ne comblera pas les besoins.
Ainsi, MEQ recommande l’adoption d’un seuil d’immigration permettant de répondre aux besoins de main-d’œuvre :
- Admettre 90 000 immigrants permanents par année, pour les trois prochaines années ;
- S’assurer que l’immigration économique est bien enlignée avec le marché du travail. Il faut que le nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) reflète les besoins de main-d’œuvre en planifiant en amont et en nombre suffisant le nombre de CSQ émis pour l’ensemble des volets ;
- Prioriser les emplois manufacturiers dans le Plan d’action sur la main-d’œuvre.
Volet 2 — Langue française et francisation
MEQ est favorable à ce que l’on augmente la proportion de personnes adultes déclarant connaître le français à l’admission et que l’on tende vers une plus grande immigration économique francophone, mais cela doit se faire en équilibre avec le marché du travail et avec le soutien nécessaire en francisation.
En ce sens, MEQ recommande :
- De prévoir une connaissance du français à l’oral de niveau 5 selon l’Échelle québécoise des niveaux de compétences pour le PSTQ et de retirer l’exigence pour les époux ou conjoints de fait des personnes qui postulent pour le PSTQ ;
- De mettre en place des projets-pilotes de francisation en amont lors du recrutement de la main-d’œuvre (ex. : lors des Journées Québec) ;
- D’élargir l’accessibilité à la francisation avant l’arrivée au Québec pour couvrir les coûts déboursés par les entreprises ou par les travailleurs ;
- De permettre aux époux ou conjoints de fait des travailleurs d’avoir aussi accès à de la francisation en amont, avant leur arrivée au Québec.
Volet 3 — Régionalisation
MEQ appuie la volonté de régionalisation de l’immigration, mais considère que des incitatifs plus importants doivent être déployés pour y arriver. Nous souhaitons que le gouvernement du Québec mette en place de nouvelles mesures ciblées qui permettront de mieux répondre aux enjeux de main-d’œuvre en région :
- MEQ propose de mettre en place un incitatif financier pour les immigrants arrivés depuis moins de cinq ans afin de favoriser une meilleure régionalisation de l’immigration ;
- S’inspirant du crédit d’impôt qui existe pour les nouveaux diplômés qui s’installent dans les régions ressources, MEQ propose ainsi de verser un appui financier, complémentaire aux initiatives existantes, qui pourrait atteindre jusqu’à 3 000 $ par an, à concurrence d’un maximum cumulable de 10 000 $ par travailleur, afin d’inciter les personnes récemment arrivées à s’installer en région.
Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale Manufacturiers Exportateurs du Québec
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