Planification pluriannuelle de l’immigration 2024-2027 : le gouvernement du Québec propose aux manufacturiers de faire du surplace
6-novembre-2023
Manufacturiers et Exportateurs du Québec souhaite réagir au dépôt, par le gouvernement du Québec, de la planification pluriannuelle de l’immigration pour les années 2024-2027.
Un seuil qui ne répond pas aux besoins des manufacturiers et de l’économie québécoise
La planification pluriannuelle prévoit un seuil d’immigration à 50 000 immigrants tout en excluant du calcul les immigrants déjà intégrés par le parcours académique via le programme de l’expérience québécoise (PEQ). Cette hausse ne donnera pas l’espace de manœuvre nécessaire aux entreprises qui luttent avec une pénurie de main-d’œuvre importante qui les affecte quotidiennement. Cette décision va à l’encontre des intérêts de la très grande majorité des intervenants du milieu économique et de l’immigration qui ont participé à la commission parlementaire, incluant MEQ.
MEQ souligne toutefois positivement l’exclusion du PEQ du calcul des seuils, proposée par la ministre Fréchette.
Des mesures qui doivent avoir un impact permettant aux manufacturiers de répondre à leurs besoins
Pour MEQ, le gouvernement doit s’assurer que, malgré ses cibles insuffisantes, l’ensemble des programmes ait le maximum d’impact permettant aux employeurs de répondre à leurs besoins, notamment :
- Assouplir le PEQ en lien avec les besoins du marché du travail en ouvrant spécifiquement aux programmes d’études en lien avec les besoins du marché du travail pour tous les programmes techniques de plus de 900 h.
- Les 15 métiers manufacturiers les plus demandés doivent faire partie des secteurs prioritaires. Ces métiers devraient être reconnus pour la requalification comme cela se fait déjà pour des métiers de secteurs prioritaires du gouvernement, mais aussi dans les efforts de recrutement international.
- Prioriser le plus rapidement possible les métiers liés aux manufacturiers dans le système ARRIMA
- S’assurer de la mise en place le plus rapidement possible du nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) et s’assurer que les cibles de sélection reflètent les besoins réels des manufacturiers.
Francisation – Des mesures contre-productives
Favoriser l’arrivée de personnes qui connaissent le français via l’immigration permanente est nécessaire, mais il faut s’assurer que certaines balises ne deviennent pas contre-productives, tant pour les objectifs en matière de langue française que pour les besoins du marché du travail. Avec le maintien de ses niveaux de francisation proposé pour l’immigration permanente ainsi que l’imposition d’un nouveau critère pour les travailleurs temporaires, le gouvernement du Québec manque la cible.
Afin de minimiser les impacts négatifs, il est impératif pour MEQ que toute nouvelle imposition d’exigences de français pour l’immigration économique et temporaire s’accompagne d’un meilleur accompagnement en francisation. Actuellement, nous constatons que la demande pour les cours de francisation au Québec est grande et que cela peut occasionner des délais et de l’attente pour les personnes immigrantes souhaitant se franciser. Voici quelques mesures que le gouvernement devrait mettre en place rapidement :
- Augmenter le nombre de professeurs en francisation pour diminuer les listes d’attentes
- Mettre en place des projets-pilotes de francisation en amont lors du recrutement de la main-d’œuvre (ex. : lors des Journées Québec)
- Élargir l’accessibilité à la francisation avant l’arrivée au Québec pour couvrir les coûts déboursés par les entreprises ou les travailleurs;
- Permettre aux époux ou conjoints de fait des travailleurs d’avoir aussi accès à de la francisation en amont.
Citation
« Le gouvernement du Québec propose malheureusement de faire du surplace. L’économie du Québec souffrira de cette occasion manquée. En effet, les entreprises du Québec vont devoir encore refuser des contrats ou ralentir des investissements stratégiques alors que l’économie du Québec roule à vide depuis près d’un an. Au niveau de la langue française, il est impératif que le gouvernement mette en place les mesures nécessaires pour s’assurer du meilleur apprentissage possible. Nous demandons aussi au gouvernement de prioriser les métiers manufacturiers dans ses différents programmes, tels que le PSTQ et le PEQ, afin que les manufacturiers puissent, partout en région, bénéficier des travailleurs dont ils ont
besoin ».
Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers Exportateurs du Québec
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